La construction identitaire en milieu plurilingue et pluriculturel : étude de la politique linguistique éducative des écoles européennes dans le contexte luxembourgeois
Pas de titre traduit
par Shafagh SHAHABI sous la direction de Sylvie PFLIEGER
Thèse de doctorat en Sociologie
ED 180 Sciences Humaines et Sociales : Cultures, Individus, Sociétés

Soutenue le vendredi 29 novembre 2013 à Université Paris Descartes ( Paris 5 )

Sujets
  • Altérité (philosophie)
  • Éducation interculturelle
  • Enseignement multilingue
  • Europe
  • Politique linguistique

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Mots clés
Construction identitaire, Identité européenne, Plurilingue, Pluriculturel, Euroélèves, Représentation socioculturelle, École européenne, Politique linguistique éducative
Resumé
Cette recherche s'est inscrite dans le champ des études sur les perceptions liées aux langues et aux cultures, ainsi que leur influence sur le positionnement identitaire des acteurs sociaux dans un contexte plurilingue et pluriculturel. Nous nous sommes intéressés plus particulièrement au cas précis des Écoles européennes et leurs élèves, les euroélèves. Nous avons motivé ce choix par le contexte unique offert pour étudier le rapport entre l'apprentissage des langues selon une approche interculturelle et le positionnement identitaire des élèves. Il s'agissait, en somme, de mieux comprendre et expliquer la notion d'« identité européenne » et de donner un sens plus précis à la notion « des Européens » (au sens des fondateurs de l'Europe comme Jean Monnet), ceci en s'appuyant sur la politique linguistique éducative des Écoles européennes et le contexte précis de l'École européenne de Luxembourg.Dans ce cadre, nous nous sommes appliquées à étudier les expériences linguistiques, culturelles et sociales des euroélèves, ainsi que les représentations culturelles engendrées, relevant aussi bien de leur propre culture que celles des autres cultures européennes. Nous avons ensuite tenté de comprendre dans quelle mesure les interactions entre ces éléments influencent le positionnement identitaire des euroélèves et leur rapport avec les Autres. Pour ce faire, sur le plan méthodologique, nous avons mené une étude empirique dont la dimension ethnosociologique a constitué l'aspect le plus important. Nous avons motivé ce choix par le caractère culturellement situé des représentations culturelles et de la manière dont les individus (ici euroélèves) interprètent leurs propres expériences linguistiques et culturelles. Aussi, nous avons procédé par une enquête ethnosociologique basée sur une combinaison de plusieurs méthodes de collecte de données (observation, entrevue et analyse documentaire). Cette approche nous a permis de non seulement identifier les représentations culturelles (au travers d'une analyse fine des paroles des acteurs sociaux interviewés), mais également de les situer dans leur contexte socioculturel. Il résulte de ces travaux de nouvelles représentations socioculturelles et une typologie inédite du positionnement identitaire chez les euroélèves, dont l'origine se trouve dans le nombre assez important de facteurs langagiers et culturels qui entrent en jeu dans la façon dont ils se perçoivent et se définissant sur le plan identitaire et dont nous avons retenu et exposé plus amplement trois formes identitaires représentatives et plus particulièrement l'« identité européenne ». Tout en confirmant le caractère dynamique du processus de construction identitaire chez les euroélèves, notre recherche met de plus en évidence sa nature progressiste, où le terme « progrès » symbolise un certain dépassement de barrières intellectuelles de la perception des Autres, lequel semble une condition nécessaire pour assurer la transition vers une « identité européenne ». Nos travaux ouvrent également de nouvelles pistes de recherche sur la question épineuse de positionnement identitaire dans un milieu plurilingue et pluriculturel dont la piste sociopsychologique, basée sur les travaux de Lev Vygotski, nous semble sur le plan théorique particulièrement intéressante.