Resumé |
L'internationalisme socialiste, doctrine prônant l'union et la solidarité des peuples par-delà les frontières, est un marqueur identitaire du socialisme du premier comme du second vingtième siècle. Après sa refondation au congrès d'Épinay en 1971, le nouveau Parti socialiste français (PS), dirigé par François Mitterrand, adhère à l'Internationale socialiste et annonce vouloir construire un « nouvel internationalisme ». C'est sous ce nom qu'il mène sa politique internationale durant une décennie charnière, marquée par la poursuite de la Guerre froide, l'accélération de la mondialisation économique, l'internationalisation croissante de la politique, et la conclusion d'un programme commun avec le Parti communiste français et le Mouvement des radicaux de gauche. Au terme de dix ans de montée en puissance du PS, F. Mitterrand est élu Président de la République française en mai 1981. Étudier la politique internationale et l'internationalisme du PS durant cette décennie clé, c'est ainsi éclairer l'articulation politique des échelles nationale et internationale dans un monde plus globalisé et c'est appréhender le tournant idéologique et politique de la gauche sous un angle nouveau. Dans cette thèse, on analyse ainsi dans une première partie la nature et la place de la notion d'internationalisme dans la culture, la doctrine et l'identité du PS. Puis dans un second temps, on s'intéresse aux pratiques internationales du PS, à ce qui caractérise sa diplomatie à toutes les échelles impliquées. En analysant la vision du monde et l'action internationale d'un groupe politique particulier, cette thèse cherche ainsi à questionner les bases sur lesquelles se sont construites la diplomatie et la société politique mondiales au moment même de l'approfondissement de la mondialisation |