Retentissements psychiques du cancer gynécologique pelvien sur la sexualité féminine
Psychic impacts of the pelvic gynaecological cancer on feminine sexuality
par Elisa VENTURINI sous la direction de Catherine CHABERT
Thèse de doctorat en Psychologie
ED 261 Cognition, Comportements, Conduites Humaines

Soutenue le jeudi 27 novembre 2014 à Université Paris Descartes ( Paris 5 )

Sujets
  • Organes génitaux femelles -- Cancer
  • Sexualité féminine

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Mots clés
Cancer gynécologique pelvien, Sexualité féminine, Corps érotique, Passivité, Masochisme, Pulsionnalité, Intrication, Desintrication, Rorschach, TAT
Resumé
Le cancer gynécologique pelvien est une pathologie qui se loge dans les organes génitaux internes de la femme : vagin, utérus, col de l'utérus et ovaires. Ces organes malades sont traités chez les patientes de l'étude par hystérectomie plus ou moins élargie (ablation des organes génitaux), chimiothérapie, radiothérapie et curiethérapie. C'est donc une castration que ces femmes subissent dans la réalité d'un corps qui souffre. Cancer et traitements sont autant d'effractions corporelles qui réitèrent une représentation psychique de la pénétration comme de l'accueil passif de l'autre en soi. Cette figure de l'étranger à l'intérieur du moi convoque des fantasmes, affects et représentations pénétrantes qui endommagent l'image du corps, génère des images de passivité et ravive des expériences de passivation. De plus, cette effraction s'opère spécifiquement sur le lieu intime du sexe, là où s'incarne le devenir femme puis le devenir mère, convoquant le féminin de la femme dans sa pluralité, mais aussi dans ses rapports à la féminité. Après avoir dégagé, dans un référentiel littéraire très large, les rares travaux qui mettent en perspective l'effraction d'un cancer gynécologique et ses traitements avec la sexualité des femmes, nous avons situé notre propre recherche dans une approche de psychopathologie psychanalytique et dans ses rapports avec la psychosomatique. S'ensuit un repérage de la théorie psychanalytique conséquent des deux grands champs sollicités par le sujet de l'étude : la sexualité féminine et le corps dans la maladie. La méthodologie originale mise en place s'inscrit dans une démarche exploratoire étayée de la passation de deux tests projectifs : le Rorschach et le TAT, ainsi que d'entretiens cliniques de recherche. Il s'agit d'une méthodologie longitudinale sur trois temps choisis du parcours thérapeutique de ces femmes. Les résultats, traités dans un premier temps dans la dimension singulière de l'étude de cas, sont regroupé ensuite en fonction des hypothèses pour faire apparaître des aménagements communs chez ces patientes. L'analogie entre la situation de l'infans et celle de ces femmes sous contraintes de passivité accompagne la description des trois temps de l'étude. Celle-ci répond à l'hypothèse d'une mobilisation de modalités psychiques spécifiques du traitement de l'effraction corporelle qui convoquent, malmènent, blessent et suppriment les organes génitaux internes. L'étude révèle l'actualisation d'angoisses primitives spécifiquement féminines, telle que l'angoisse de pénétration, traitées par des modalités limites, narcissiques et anales autour d'un fantasme de corps troué et d'une intériorité dangereuse. En définitive, l'étude explore l'ensemble du jeu pulsionnel pour en décrypter les mouvements d'intrication et de désintrication sous-tendant le désinvestissement érotique du génital, convoquant le féminin dans ses potentialités passives et accompagnant l'infléchissement de la relation d'objet sous l'influence de la pulsion de mort.