Resumé |
L'ouverture chez Lacan n'est pas un concept de la psychanalyse. Par ce terme, nous voulons rassembler plusieurs expressions et usages de Lacan qui peuvent s'approximer à un trou, à un écart ou bien à une distance indépassable. Au début des années cinquante, Lacan utilise le mot « béance » dans le cadre de la première hypothèse de l'absence symbolique. C'est ainsi que la « béance » est le premier mot qui participe de l'ouverture chez Lacan. Dans les séminaires suivants, d'autres formes d'ouverture apparaissent. D'abord, l'espace de la tombe, concept abordé dans la lecture que fait Lacan de la mort d'OEdipe, ainsi que dans son analyse d'Antigone et dans sa lecture d'Hamlet. Dans ces deux tragédies de Sophocle et dans l'oeuvre de Shakespeare, Lacan trouve une ouverture qui lui permet d'envisager certaines modifications à la théorie du sujet et de l'objet en psychanalyse. Mais c'est par la suite de l'analyse sur le tombeau que l'espace vide prend une place centrale dans les considérations de Lacan. Notamment dans son analyse d'Antigone, lorsque Lacan aborde la « Chose », qu'il emprunte à Freud, et à propos des premières considérations de l'objet « a », la question de l'ouverture est traitée à partir de l'histoire de l'art. Dans cette recherche nous suivons les rapports entre la psychanalyse et l'histoire de l'art afin d'étudier l'espace qui se trouve entre le corps du sujet et l'objet de son désir. Nous poursuivons ainsi l'analyse entamée par Lacan à la fin des années cinquante, notamment sur la naissance de la peinture en perspective et celle des Vanités. Dans cette dernière partie, il s'agit donc de montrer les approximations de Lacan sur la thématique de l'ouverture en psychanalyse avant qu'il ne la travaille avec la topologie. Cette recherche peut se comprendre comme un regroupement des antécédents sur l'ouverture chez Lacan, avant leur formalisation mathématique. |