Dialoguer dans l'éducation nationale : de la consultation au débat public (1973-2003)
National Dialogue in education : the consultation to debate (1973-2003)
par Isabelle DEGENNE (COLAS) sous la direction de Rebecca ROGERS
Thèse de doctorat en Sciences de l'éducation
ED 180 Sciences Humaines et Sociales : Cultures, Individus, Sociétés

Soutenue le mardi 27 novembre 2012 à Université Paris Descartes ( Paris 5 )

Sujets
  • Conseils de l'éducation nationale
  • Éducation
  • Éducation et État
  • France
  • Opinion publique française
  • 20e siècle
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Mots clés
Éducation nationale
Resumé
Cette thèse de doctorat rend compte de manière historique de l'évolution du dialogue dans l'Éducation nationale de 1973 à 2003 par l'étude de la mise en oeuvre des consultations élargies pour les premier et second degrés. S'appuyant sur le dépouillement des archives de l'Assemblée nationale, des archives nationales de Fontainebleau, de celles de l'Inspection générale de l'Éducation nationale et de la vaste documentation issue de ces consultations, la thèse s'interroge sur les raisons de cette nouvelle manière d'articuler dialogue et réforme scolaire.Dès 1973 dans le contexte de la participation chère au général de Gaulle, Joseph Fontanet Ministre de l'Éducation nationale inaugure une procédure inédite cherchant à prendre en compte l'opinion des Français. La manière d'engager ce dialogue, dépassant les seuls habitués du dialogue sur l'École, notamment les syndicats d'enseignants, constitue la matrice des consultations élargies à venir. Troublant l'ordre d'un modèle établi cette procédure nouvelle suscite de fortes réactions. Celles-ci s'estompent néanmoins dans le contexte de décentralisation et de l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Sous le ministère d'Alain Savary, trois consultations élargies par pans de scolarité sont mises en place cherchant à faire entendre les voix de « la base » mais aussi de tous les partenaires de l'École. La tentative d'un dialogue très large rencontre alors succès et réticences. En effet, la réunion des différents partenaires appelés à discuter ensemble est difficile quand chacun est engagé dans sa propre logique.Les « coulisses » de ce processus de dialogue font émerger la récurrence des questions de fond que pose le système scolaire. En s'intéressant aux programmes et à la pédagogie, au fonctionnement des établissements scolaires et aux pratiques enseignantes chacune des consultations élargies bute sur la faisabilité des réponses possibles apportées par les discussions. Réformer et débattre prend progressivement une tournure plus politique à la fois dans la forme et sur le fond au cours des années 1990 quand les pratiques de débats participatifs émergent dans la société. L'ouverture des débats sous les ministres François Bayrou et Claude Allègre visent à pénétrer alors plus largement la sphère publique et relèvent d'une autre tentative de remettre la question de l'École au premier plan politique. Mettant en scène de nouvelles formes de consultations, les deux ministres contribuent à concentrer le débat sur la question de la culture commune pour l'enseignement obligatoire. Cette évolution a pour conséquence de constituer le coeur du débat public qui s'installe en 2003. La pratique et l'institutionnalisation sous des formes diverses de la participation citoyenne culmine alors dans le débat national sur l'avenir de l'École voulu par le Président de la République Jacques Chirac. Néanmoins le débat démocratique n'entrave pas la procédure législative habituelle. Au terme de notre thèse l'articulation entre la forme consultative et celle instituée par les nombreuses instances institutionnelles et démocratiques trouve sa place dans l'évolution des réformes de politiques éducatives. L'effet cumulatif des consultations élargies, y compris dans leur hétérogénéité, produit autant d'information que de réflexion. Construisant de la réactivité entre experts et profanes, légitimant l'action politique, les consultations élargies s'avèrent constitutives de l'histoire des politiques publiques en matière d'éducation.