La réduction d'effectifs est-elle une mesure souhaitable? : Essai de réponse à cette question grâce au concept de valeur ajoutée
Reduction of workforce is a measure desirable ? : Test answer to this question through the concept of added value
par Komla Agbessinyalé DZREKE sous la direction de Gérald AUGUSTIN
Thèse de doctorat en Comptabilité
ED 262 Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion

Soutenue le vendredi 09 novembre 2012 à Université Paris Descartes ( Paris 5 )

Sujets
  • Entreprises en difficulté (droit)
  • Gestion d'entreprise
  • Personnel -- Réduction
  • Valeur ajoutée

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Mots clés
Reduction effectifs
Resumé
« Il n'apparaît pas nettement que les réductions d'effectifs profitent aux actionnaires, ni même qu'elles améliorent la santé financière de l'entreprise ».Telle est la conclusion de l'étude de Patrick SENTIS3. En effet, en examinant le mode de répartition de la valeur ajoutée dans les entreprises, cet auteur trouve que la réduction des effectifs est le fait des entreprises en difficulté4. Il considère que lorsque les entreprises sont confrontées aux difficultés, la valeur ajoutée, concept estimateur de la richesse de l'entreprise, diminue. Cette diminution se répercute mécaniquement sur le résultat disponible pour les actionnaires. « Afin de maintenir la répartition initiale, les dirigeants devront abaisser les rétributions des autres parties prenantes pour maintenir celles des actionnaires » (Patrick SENTIS, 1998). Cet auteur précise que cette condition conduit les dirigeants à être confrontés à un choix politique. «En présence d'actionnaires, de créanciers et d'employés, il est aisé de constater que le choix des dirigeants est fortement contraint. Il n'est pas possible de modifier la richesse allouée aux créanciers dans la mesure où celle-ci est fixée contractuellement. Il est délicat de répercuter totalement les difficultés de l'entreprise sur la rétribution des actionnaires dans la mesure où ces derniers décident de la nomination, de la révocation et de la rémunération des dirigeants via les assemblées générales. La modification de la richesse attribuée aux employés semble être le levier d'action le plus approprié dans une telle situation. En France, les réductions de salaires décidées unilatéralement n'étant pas légalement possibles, la réduction de la richesse du personnel passera par une réduction des effectifs. Un transfert de richesse est alors susceptible de se produire entre les salariés et les actionnaires, car le risque économique est répercuté sur les premiers» (Patrick SENTIS, 1998).Notre étude s'est inscrite dans le prolongement de celle de Patrick SENTIS. Nous avons examiné de façon approfondie et appliqué sa méthodologie. Bien que nous ayons utilisé un autre échantillon, composé des entreprises en difficulté lors de l'opération, nous sommes parvenus au même constat que Patrick SENTIS : Les réductions d'effectifs ne profiteraient pas aux actionnaires. A ce titre cette politique semble être une mesure financièrement condamnable.Cependant, en appliquant la valeur ajoutée à la réduction d'effectifs, cet auteur semble n'avoir pas examiné le cas des entreprises qui étaient en bonne santé économique et financière lors de l'opération. Rappelons que de nos jours bon nombre sont des entreprises prospères qui réduisent leurs effectifs. Alors, pour compléter les travaux de cet auteur, à l'aide du même outil, nous avons examiné le cas des entreprises qui n'étaient pas en difficulté. Selon les résultats obtenus, il apparaît que, pour la majorité des entreprises de notre échantillon qui étaient en bonne santé financière et économique lors de la réduction d'effectifs, les parts de la valeur ajoutée aux actionnaires ont augmenté après. La réduction d'effectifs semble être une mesure bénéfique pour les actionnaires de ces entreprises prospères lors de l'opération. Nous avons aussi constaté que, c'est à peine pour 4% des entreprises de l'échantillon global que les parts des cinq parties prenantes ont augmenté après la réduction d'effectifs alors que dans 34% des cas, seules les parts de la valeur ajoutée pour les actionnaires et pour l'entreprise ont augmenté simultanément. La réduction d'effectifs ne semble donc pas être une mesure prise pour augmenter la rémunération de toutes les parties prenantes.Il apparaît nettement que la réduction d'effectifs ne profite pas aux actionnaires dans les entreprises en difficulté lors de l'opération. Par contre elle semble leur être bénéfique dans les entreprises déjà florissantes.