Resumé |
La thèse se propose d'interroger les poursuites judiciaires engagées par la magistrature française pendant l'après-guerre - de 1945 au milieu des années 1950 - contre d'anciens résistants, pour des crimes commis entre 1944 et le 1er juin 1946, date légale de la cessation des hostilités. La thèse est structurée en quatre grands chapitres thématiques. En se plaçant au-delà de la césure représentée par la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la thèse s'interroge sur un aspect méconnu de ce qui se produisit après la fin de la guerre de libération, en impliquant certains de ses protagonistes. Depuis le début, la Résistance a représenté un complexe « enjeu de mémoire » ; cette étude témoigne comment les procès de résistants s'insèrent dans le cadre plus ample de la difficile construction de la mémoire des années de la guerre. En effet, les procès de résistants ont constitué un terrain de confrontation politique et ont été instrumentalisés. En outre, la thèse s'insère dans le débat historiographique autour de la catégorie de justice transitionnelle, en complétant un tableau qui était circonscrit à l'étude de l'épuration. Il s'agit d'un regard nouveau sur la période de la transition permettant d'observer, d'une façon complète et complexe, le passage à travers différentes formes de justice présentant des continuités et des ruptures. En ce sens, l'étude des procès met en lumière une série de dynamiques liées non seulement aux acteurs directement intéressés, mais aussi à la société en général. |