Understanding the hypovirulence and hypervirulence of listeria monocytogenes
Caractérisation de l'hypovirulence et l'hypervirulence de Listeria monocytogenes
par Lei HUANG sous la direction de Olivier DISSON
Thèse de doctorat en Biologie cellulaire et moléculaire
ED 562 Bio Sorbonne Paris Cité

Soutenue le mardi 17 septembre 2019 à Université Paris Cité

Sujets
  • Cellules -- Prolifération
  • Épithélium
  • Listeria monocytogenes
  • Saprophytisme
  • Virulence (microbiologie)
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Mots clés
Listeria
Resumé
Listeria monocytogenes est une bactérie pathogène opportuniste d'origine alimentaire capable de s'adapter à des conditions de croissance stringentes. Lm est responsable de la listériose, une infection potentiellement létale touchant principalement les individus immunodéprimés et les femmes enceintes. Sa capacité à s'internaliser dans les cellules non-phagocytaires, dont les cellules épithéliales caliciformes de l'intestin, repose sur la protéine de surface InlA et constitue un aspect essentiel de sa pathogénèse. La structure phylogénétique de Lm est hétérogène, cette espèce étant classée en quatre lignées principales contenant des sous-populations clonales. Les clones CC9 et CC121 de la lignée II sont sur-représentés parmi les isolats d'origine alimentaire mais sont hypovirulents, provoquant peu d'infections humaines. En revanche, les clones CC1, CC4, et CC6 sont sur-représentés parmi les isolats d'origine clinique et sont hypervirulents. Cette thèse a pour objectif d'étudier les mécanismes moléculaires de l'hypovirulence et l'hypervirulence de Lm, ainsi que de clarifier leur contexte évolutif.Nos résultats ont montré que la quasi-totalité des isolats appartenant à CC9 et CC121 présentent des mutations conduisant à la troncation d'InlA. Nous avons mis en évidence que la pression de sélection purificatrice sur le gène inlA a été relâchée dans différents complexes clonaux de la lignée II par rapport à la lignée I. Les mutations menant à la troncation d'InlA sont ainsi apparues par sélection positive de manière indépendante dans plusieurs clones situés sur des branches phylogénétiques distantes de la lignée II, dont CC9 et CC121. La troncation d'InlA abolit la capacité de ces isolats à envahir les cellules non-phagocytaires in vitro, et à traverser la barrière intestinale in vivo. Cependant elle favorise leur capacité à former un biofilm, leur permettant ainsi de mieux coloniser les surfaces.Nous avons également montré que l'hypervirulence du clone CC1 est révélée lors de la phase intestinale de l'infection. En effet, ces isolats adhèrent de manière plus efficace aux cellules épithéliales et infectent la lamina propria sous-jacente, conduisant à une charge bactérienne plus élevée dans les villi intestinaux et les organes en aval tels que le foie et la rate. De façon surprenante, nous avons constaté un nouveau phénotype chez ces isolats hypervirulents qui forment des foyers intracellulaires de prolifération dans la couche épithéliale de l'intestin grêle, accompagnés d'une extrusion des cellules infectées. Nos résultats suggèrent que la sélection positive de la troncation d'InlA a permis une meilleure survie de CC9 et CC121 en favorisant la formation de biofilm, contribuant ainsi au succès adaptatif de CC9 et CC121 dans l'industrie agro-alimentaire en tant que saprophytes au détriment de leur virulence. Ces résultats pourraient expliquer la présence importante de ces clones dans les aliments contaminés mais leur faible association avec les cas cliniques. En revanche, les isolats du clone hypervirulent CC1 sont mieux adaptés à l'environnement du tube digestif, que nous avons associé à l'optimisation transcriptionnelle des gènes impliqués dans l'adaptation à l'hôte. Leur capacité à infecter les cellules épithéliales et ainsi à échapper à la compétition avec les autres microbes commensaux leur permettrait de mieux coloniser le tube digestif de leur hôte, tel que les vaches laitières, ce qui expliquerait leur association importante avec les produits laitiers et avec les cas de listériose humaines.