La conspiration sous la République romaine : pratiques politiques, représentations et imaginaire social (509-44 av. a.C.)
Conspiracy in Roman Republic : political exercise, representation and social imaginary (509-44 a.C.)
par Romain MILLOT sous la direction de Jean-Pierre GUILHEMBET et de Isabelle COGITORE
Thèse de doctorat en Histoire et civilisations
ED 624 Sciences des Societes

Soutenue le lundi 11 janvier 2021 à Université Paris Cité

Sujets
  • Conspirationnisme
  • Conspirations
  • Histoire des mentalités
  • Historiographie
  • Politique et gouvernement -- Rome -- 509-30 av. J.-C.
  • Rome -- 509-30 av. J.-C. (République)
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Mots clés
Stéréotypes de la conspiration
Resumé
La notion large de « conspiration » renvoie à un phénomène pluriel, qui peut désigner, à Rome, une grande variété de crimes politiques tels que l'aspiration à la tyrannie, l'organisation d'un coup d'État, la planification d'assassinats de magistrats ou des ententes politiques conduisant à contourner les institutions. Ce travail doctoral propose d'étudier l'ensemble de ces événements sur la période qui s'étend de la première conjuration contre la République, celle des fils de Brutus dès 509, à la conspiration qui conduit à la mort de César aux ides de mars 44. Il s'agit d'abord d'identifier les acteurs et les principales étapes et ressorts des récits de conspiration, depuis la planification du projet jusqu'au châtiment des conspirateurs. À l'aide d'une mise en série de tous les épisodes de conspiration et d'un classement typologique, l'objectif de ce premier temps de la réflexion est de parvenir à distinguer d'une part les stéréotypes et reconstructions de ces récits et, d'autre part, les possibles noyaux de « vérité » historique relatifs aux pratiques conspiratives sous la République (chapitres 1 à 4). L'accusation de conspiration, qui permet de forger l'image d'un « Autre » situé hors de la cité, doit ensuite être interrogée. Il faut notamment discuter les modalités et finalités de son instrumentalisation, fréquente dans les affrontements politiques de la fin de la République. Cela revient d'abord à considérer les écrits centraux de Cicéron (notamment le discours sans cesse réadapté dirigé contre Catilina, ses partisans et ses successeurs) comme de César (qui utilise la dénonciation systématique de conjurations gauloises afin de justifier ses actions en Gaule), et ensuite d'identifier les traces d'oppositions politiques issues de rivalités gentilices, qu'il est possible de retrouver à la fois dans les récits annalistiques, dans quelques sources numismatiques, et dans la toponymie de Rome (chapitres 5 et 6). Enfin, cette étude s'efforce de relire l'histoire de la conspiration à Rome sur le temps long et interroge, une fois ôté le costume stéréotypé de la conspiration, et ses attraits littéraires dissipés, d'autres modèles d'interprétation révélateurs, à chaque époque, des problématiques politiques, militaires et sociales auxquelles la République dut faire face : la transition entre deux régimes (de la royauté à la République), les difficultés liées à l'intégration des peuples étrangers à la cité et à l'empire de Rome, la constitution progressive d'un pouvoir plébéien au sein de la cité, l'instabilité et les craintes suscitées par la proximité quotidienne des esclaves, enfin des enjeux de fonctionnement interne qui émergent, en situation de « crise », à la fin de la République, autour des questions relatives à l'exercice de la violence d'État (chapitre 7 et 8). Ainsi tout au long de son histoire, la République semble avoir redouté ce mode d'agir alors même qu'il constitue l'une des dynamiques inhérentes à la cité romaine.