Spatial foraging in primates : strategies and mechanisms of decision-making
Stratégies de déplacement et mécanismes décisionnels lors du fourragement chez les primates
par Cinzia TRAPANESE sous la direction de Hélène MEUNIER
Thèse de doctorat en Sciences cognitives
ED 474 Frontières de l'Innovation en Recherche et Education

Soutenue le mardi 20 novembre 2018 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Mémoire spatiale
  • Moeurs et comportement
  • Primates
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Mots clés
Fourragement, Mémoire spatiale, Primates, Distribution de la nourriture
Resumé
Chercher sa nourriture s'avère coûteux et potentiellement exigeant cognitivement, notamment pour des animaux comme les primates, vivant dans un environnement difficilement prévisible. Les fruits étant une ressource éphémère, un régime alimentaire frugivore implique des capacités cognitives élevées. Cette étude comparative s'intéresse aux différentes stratégies mises en place lors du fourragement chez trois espèces de primates (Macaca tonkeana=5, M. fascicularis=3 and Sapajus sp.=6) vivant dans des parcs boisés, au Centre de Primatologie de l'Université de Strasbourg. Ces conditions d'hébergement en semi-liberté nous ont permis de manipuler l'environnement afin de simuler la répartition saisonnière spatio-temporelle des fruits en milieu naturel. Nous avons notamment fait varier la disponibilité de différents fruits chaque semaine avec un rythme saisonnier d'un mois, répété pendant quatre mois. Notre protocole expérimental vise à évaluer le poids des variables Où (localisation, tâche « Fourragement Spatial »), Quoi (distribution, tâches « Groupé vs. Dispersé » et qualité, tâche « Groupé vs. Qualité »), et Quand (disponibilité) sur les décisions individuelles lors de la recherche de nourriture. Nous avons utilisé 42 boîtes à ouverture télécommandée, fixées sur des arbres de l'enclos des singes, dans lesquelles nous avons placé des fruits. Ce dispositif a permis de tester les sujets individuellement dans leur groupe social. Pour chaque essai, nous avons enregistré les trajectoires des sujets, l'ordre des boîtes visitées et la présence de congénères. Dans la tâche « Fourragement Spatial », nous avons comparé les trajectoires observées des essais dans lesquels les sujets ont visité toutes les boites (Ntot=77) avec des trajectoires simulées pour trois stratégies : optimale, de proche en proche, ou aléatoire. Aucune espèce n'a suivi une stratégie aléatoire, les capucins suivent fréquemment une trajectoire optimale, les macaques fascicularis suivent davantage une stratégie de proche en proche alors que les Tonkeans suivent les deux stratégies avec des fréquences similaires. Toutes les espèces ont adopté soit une stratégie globale (trajet optimal) soit une stratégie locale (boite la plus proche) afin de fourrager efficacement. Les expériences de la tâche « Groupé vs. Dispersé » proposent aux animaux de choisir parmi des boîtes dont la répartition spatiale forme deux patchs de nourriture de six boites chacun, l'un groupé, l'autre dispersé. Nous avons testé l'effet de cette distribution spatiale en utilisant les mêmes fruits dans les deux patchs (Nobs=2477). Nos résultats indiquent une préférence pour la distribution groupée (vs. dispersée) chez les trois espèces. Nous avons également testé l'effet de la qualité de la nourriture (tâche « Groupé vs. Qualité ») en proposant deux fruits différents disponibles en même temps, le préféré dans la distribution dispersée vs. le moins préféré dans la distribution groupée (Nobs=2546). Les trois espèces ont continué de choisir préférentiellement la distribution groupée, mais les Tonkeans dans une moindre mesure que les capucins, ce qui indique que la qualité influence également leurs choix. Les Tonkeans ont aussi montré des déplacements plus directs. Enfin, pour la composante Quand, les sujets ont bien adapté leur fourragement à la séquence temporelle de la disponibilité alimentaire, répétée quatre fois, mais des hypothèses alternatives peuvent expliquer ces résultats (e.g. capacité à reconnaitre les boîtes disponibles). Cette étude montre que toutes les espèces utilisent des stratégies de fourragement efficaces. Cependant, contrairement aux omnivores, les frugivores ont davantage pris en compte leurs préférences alimentaires et ont montré des déplacements plus directs vers les sites alimentaires. Cette étude souligne que les contraintes écologiques des espèces peuvent affecter l'évolution des capacités cognitives et, plus généralement, des comportements.