La transmission inter et trans-gérénationnelle et les mécanismes de l'élaboration de l'expérience de déportation et d'exil en Sibérie : le cas des anciens déportés lituaniens et de leurs descendants
Inter and transgenerational transmission and the mechanisms of subjectivation of the experience of deportation and exile in Siberia : a case of the descendants of former Lithuanian deportees
par Goda BURKSAITYTE sous la direction de Alberto KONICHECKIS
Thèse de doctorat en Psychologie
ED 261 Cognition, Comportements, Conduites Humaines

Soutenue le lundi 26 novembre 2018 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Déportation
  • Lituanie
  • Sibérie (Russie)
  • Transmission intergénérationnelle

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Mots clés
Violences collectives, Subjectivation, Transmission trans- et inter-générationnelle, Système totalitaire
Resumé
Les déportations en Sibérie des populations sont une des formes de répressions politiques menées dans l'EX URSS durant le régime stalinien. En Lituanie, pays faisant parti de l'ancien bloc soviétique, c'est environ 130 000 personnes qui ont été déportées (1940-1941, 1945-1953). Pour les familles qui survivent au voyage et aux premières années particulièrement difficiles, une nouvelle vie se tisse progressivement créant un enracinement paradoxal sur cette terre d'exil forcé. À ce propos, en deçà des effets pathogènes potentiels sur l'individu et le groupe touchés, les violences collectives génèrent également ici de nouvelles formes de vie psychique et de nouveaux liens. Durant l'exil, des couples se fondent et une descendance vient au monde, portant une appartenance double et potentiellement conflictuelle véhiculée dans ce statut d'enfant de déportés. La politique de déstalinisation (dès 1953) accordera progressivement à ces familles un droit de retour. Mais ils retrouveront un pays changé, aux prises avec le régime totalitaire accueillant leur histoire par le déni et la diffamation. Leurs persécutions et discriminations ne cesseront qu'à la chute de l'URSS et à l'avènement de l'indépendance en 1990, qui marquera l'ouverture d'espaces collectifs de commémoration. Des destins individuels et familiaux distincts se déploient quant aux possibilités de sortir d'une répétition traumatique, d'intégrer, voire de créer, à partir de ces transmissions familiales marquées par la violence. Pour certains, des espaces et des rituels individuels ou collectifs spécifiques émergent, et se voient parfois revisités et réinventés d'une génération à l'autre ; tels que le travail de (co)-écriture, le voyage (de retour) dans les anciens lieux d'exil, les différentes voies de témoignage. Ils œuvrent au sein d'une quête de sens, à une création de symboles, et à l'inscription dans la mémoire (collective et intime) de l'histoire familiale, et en même temps de l'Histoire, restées longtemps en manque de mots et de lieu.