Mots clés |
Illégitimité, Bâtardise, Genre, Identité, Langage identitaire, Alliances matrimoniales, Économie familiale, Pouvoirs politiques |
Resumé |
À la fin du Moyen Âge, les bâtards nobles ont bénéficié d'une situation privilégiée. L'étude de la « maison » ducale de Bourbon (XIVe-milieu du XVIe siècle) montre que cette reconnaissance s'exprime par l'identité, la parenté et le pouvoir conférés aux personnes de naissance illégitime. L'objectif est de mettre en évidence les rouages qui ont favorisé la promotion sociale d'une population née hors mariage. Les enfants naturels bénéficient d'un statut qui leur est propre, s'exprimant à travers des langages identitaires qui les singularisent. Ceux-ci les autorisent également à se revendiquer du lignage paternel qui leur assure un rang social. Les discours produits sur les bâtard.es rejoignent surtout l'attitude de la parenté à leur égard : elle les incorpore tout en les distinguant au sein du lignage. Les enfants nés hors mariage renforcent alors la parenté légitime et concourent à la reproduction sociale de la famille. À travers les fonctions qu'ils exercent, le patrimoine qu'ils possèdent ou les alliances qu'ils contractent, ils soutiennent les ambitions politiques des princes, dans un contexte de restructuration des rapports de force avec la royauté. |