Resumé |
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde et voient leur incidence augmenter avec l'expansion de leurs principaux facteurs de risque, tels que le vieillissement, l'obésité et le diabète. Parmi ces maladies l'anévrisme de l'aorte abdominale (AAA), dont on sait aujourd'hui que le système immunitaire favorise le développement. Il est parmi les pathologies les plus courantes de l'aorte abdominale et représente un problème de santé publique. Le rôle des macrophages dans l'AAA a été récemment mis en évidence. Ces cellules inflammatoires sont les plus représentées dans l'adventice anévrismale, et ont tendance à s'accumuler au cours du temps dans l'AAA. Des données récentes montrent que leur accumulation est particulièrement accrue dans les premiers jours de la formation de l'AAA chez la souris, et que l'inhibition de la voie CCR2/MCP1 ou la déplétion précoce des monocytes circulants ont un effet protecteur. Il semble donc essentiel de comprendre les mécanismes d'infiltration des monocytes lors de l'initiation et du développement de l'AAA. Mon travail de thèse se focalise sur le rôle des sous-types monocytaires et l'impact de leur trafic sur le développement de l'AAA. En utilisant un modèle d'induction d'anévrisme chez des souris ApoE-/-, nous avons montré que l'angiotensine-II (Ang II) entraine la mobilisation des monocytes 'Ly-6Chigh', et des monocytes 'Ly-6Clow' à un moindre degré, à partir de la rate, puis leur recrutement au niveau de l'aorte. La splénectomie ou la déficience en lymphocyte B inhibe cette mobilisation monocytaire et protège de l'anévrisme. En revanche, la reconstitution de souris immuno-déficientes Apoe-/-Rag2-/- par des splénocytes totaux, contrairement aux splénocytes déplétés en lymphocytes B, restaure la mobilisation monocytaire et restitue la susceptibilité de ces souris à l'AAA. Cette thèse apporte de nouveaux indices sur les événements précoces impliqués dans la formation d'AAA, en mettant l'accent sur le rôle du réservoir monocytaire splénique dans ce processus. Elle identifie également une fonction jusque-là méconnue des lymphocytes B dans la mobilisation rapide et transitoire des monocytes en réponse à l'Ang II. Il conviendra par la suite d'identifier les mécanismes moléculaires sous-jacents à ces interactions, ce qui devrait permettre d'envisager de nouvelles voies thérapeutiques visant à moduler l'effet de ces types cellulaires dans l'AAA. |