Optimisation médico-économique des stratégies d'utilisation des examens TEP/TDM en imagerie oncologique
Medico-economic optimization of PET/CT scans in oncology imaging
par Mathieu GAUTHÉ sous la direction de Isabelle DURAND-ZALESKI et de Gilles GRATEAU
Thèse de doctorat en Recherche clinique, innovation technologique, santé publique. Economie de la santé
ED 393 École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale

Soutenue le lundi 15 juin 2020 à Université Paris Cité

Sujets
  • Analyse coût-bénéfice
  • Prise de décision clinique
  • Tomographie par émission de positons couplée à la tomodensitométrie
  • Tumeurs de la prostate

Les thèses de doctorat soutenues à Université Paris Cité sont déposées au format électronique

Consultation de la thèse sur d’autres sites :

TEL (Version intégrale de la thèse (pdf))

Description en anglais
Description en français
Mots clés
18F-fluorocholine (FCH)
Resumé
Les machines de tomographie par émission de positons couplées à la tomodensitométrie (TEP/TDM) sont devenues incontournables en oncologie. De nombreuses études ont rapporté les performances des différents médicaments radiopharmaceutiques (MRP) utilisés en TEP/TDM dans de nombreux cancers. Pourtant, l'essor de la TEP/TDM reste régulièrement freiné en France pour des motifs économiques, alors que la différence entre le coût d'une TEP/TDM, comparé à celui d'une autre méthode d'imagerie utilisée en routine pour la même indication, n'est pas si évidente une fois qu'on considère l'impact sur la décision thérapeutique et les dépenses évitées par la révision de diagnostics erronés ou incomplets. Cependant, si tous les examens TEP/TDM sont actuellement remboursés de la même manière quel que soit le MRP utilisé, rendant ainsi leur coût identique de la perspective de l'assurance maladie, leurs coûts de production sont variables pour l'hôpital et constituent un paramètre à intégrer en relation avec la fréquence de l'indication de l'examen.Nous avons comparé plusieurs stratégies disponibles pour l'imagerie du cancer de la prostate en nous basant sur les données acquises pendant l'étude française multicentrique prospective FLUPROSTIC, qui incluait deux MRP pour l'imagerie TEP: la 18F-flurocholine (FCH) et le 18F-fluorure de sodium (FNa), la FCH étant 2 fois plus coûteuse pour l'hôpital que le FNa.L'analyse de l'impact de chaque stratégie d'imagerie sur la décision thérapeutique, basé l'analyse de questionnaires dédiés complétés par les cliniciens référents, a démontré que la TEP/TDM à la FCH était la modalité d'imagerie ayant le plus grand impact, en particulier pour les patients en situation de première récidive biologique.3La comparaison coût-utilité des stratégies d'imagerie, réalisée de la perspective de l'assurance maladie pour les patients en première récidive biologique de cancer de la prostate sur un horizon temporel « à vie », s'est basée sur un modèle combinant un arbre décisionnel intégrant les performances diagnostiques de l'imagerie et un modèle de Markov simulant l'histoire naturelle du cancer de la prostate. Cette analyse a démontré que la TEP/TDM à la FCH, modalité d'imagerie la plus exacte d'un point de vue diagnostique, avait une probabilité de 100% de chance d'être la stratégie la plus coût-utile pour des seuils de volonté à payer de 3000€ ou 9000€ par année de vie pondérée par la qualité gagnée, si l'interprétation de l'imagerie était faite par des médecins spécialistes locaux ou des experts respectivement. De la perspective de l'hôpital, la baisse de 20% du coût de la FCH entre 2018 et 2019 avait permis de rentabiliser la production d'examens TEP/TDM à la FCH fait pour l'imagerie du cancer de la prostate.La TEP/TDM augmente l'exactitude diagnostique et impacte sur la décision thérapeutique dans de nombreux cancers. Elle contribue à diminuer les traitements inutiles ainsi que les effets secondaires potentiels qui leur sont associés, à améliorer la qualité de vie des patients et à diminuer les coûts de prise en charge par le système de santé. L'évaluation médico-économique des MRP utilisés en imagerie TEP/TDM en oncologie semble donc indispensable, en plus de celle de leur performances diagnostiques, afin d'en optimiser l'utilisation. En France, cette évaluation devrait se faire des perspectives de l'assurance maladie et de l'hôpital, pour qui le coût de production d'un examen TEP/TDM peut varier sensiblement en fonction du coût du MRP et constituer un frein à son utilisation, même dans une indication fréquente pour laquelle les performances diagnostiques et l'impact sur la décision thérapeutique sont importants.