Mots clés |
Adolescence, Corps, Excitation, Pare-excitation, Narcissisme, Mentalisation, Symbolisation, Rorschach, Tat |
Resumé |
L'adolescence, marquée par l'éclosion de la puberté et la résurgence des pulsions sexuelles et agressives, engage, un travail interne lié aux transformations psychiques et à l'émergence de la sexualité génitale. La puberté peut alors faire intrusion et trauma, blessant le sujet qui est plus ou moins prêt à supporter la contrainte au changement induit par le processus pubertaire. En référence au modèle théorique psychanalytique, nous nous intéressons dans cette étude à la manière dont les adolescents font face aux afflux d'excitations, tant externes qu'internes, selon un traitement psychique, par un travail de mentalisation et de symbolisation, ou bien comportemental ou somatique, par le langage du corps ou le recours à la sensorialité. En effet, quelles que soient les capacités d'élaboration mentale de l'adolescent, une vulnérabilité transitoire de l'appareil mental est attendue à cet âge de la vie. Notre travail se propose ainsi d'explorer le traitement de l'excitation à l'adolescence, mis en évidence par l'étude de la qualité de quatre mouvements psychiques : le narcissisme, le système pare-excitation, le recours au corps par la sensorialité et le langage du corps, ainsi que les processus de pensée à travers l'étude de la mentalisation et de la symbolisation. Notre objet de recherche questionne ainsi la qualité du traitement de l'excitation, à travers la mise en perspective de ces différentes dimensions conceptuelles, susceptible d'exposer une meilleure approche processuelle de l'adolescence. Partant de l'hypothèse principale selon laquelle le traitement de l'excitation est multifactoriel, l'objectif de cette étude est de dégager la manière dont l'articulation des différents concepts étudiés est à même de rendre compte, de manière plus sensible, du traitement de l'excitation à l'adolescence. La méthodologie projective a été choisie pour mettre à l'épreuve cette hypothèse à l'aide de grilles référées aux quatre dimensions précitées. Nous avons rencontré 17 adolescents tout-venants âgés de 14 à 18 ans auxquels nous avons proposé le Rorschach et le TAT. Dans une approche comparative, nous avons étudié le traitement de l'excitation auprès de deux groupes d'âge (14-16 ans et 16-18 ans). Les résultats mettent en avant des différences dans le traitement de l'excitation à l'adolescence entre les deux groupes d'âge, les plus jeunes ayant préférentiellement recours à l'inhibition, les plus âgés étant davantage en mesure de mentaliser et symboliser l'excitation. Conformément à notre hypothèse générale, l'analyse projective des quatre dimensions de notre travail permet une approche plus fine pour chaque adolescent des spécificités du traitement de l'excitation. |