Continuité perceptive autour des saccades et des clignements des yeux : rôle des mécanismes rétiniens et extra-rétiniens
Perceptual continuity around saccades and blinks : involvement of retinal and extra-retinal mechanisms
par Marianne DUYCK sous la direction de Thérèse COLLINS
Thèse de doctorat en Sciences cognitives
ED 261 Cognition, Comportements, Conduites Humaines

Soutenue le mardi 29 novembre 2016 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Masquage visuel
  • Oeil -- Mouvements
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Mots clés
Saccades, Clignements des yeux, Continuité perceptive, Omission, Suppression, Masquage visuel, Extra-rétinien
Resumé
L'entrée visuelle rétinienne est discontinue. D'une part les saccades causent un énorme mouvement de l'image sur la rétine 3 à 4 fois par seconde, qui devrait résulter en un floutage des hautes fréquences spatiales et une forte impression de mouvement. D'autre part, les clignements des yeux induisent une diminution temporaire drastique de la luminance toutes les 3 à 4 secondes. Dans des conditions de vision écologiques, ces conséquences visuelles des saccades et des clignements des yeux ne sont pas consciemment perçues et le monde extérieur semble continu et net : deux phénomènes que l'on peut désigner sous le terme d'omission saccadique et d'omission des clignements des yeux. Dans cette thèse, nous avons voulu mieux comprendre comment le système visuel s'accommode de ces interruptions et quels sont les mécanismes qui contribuent à la continuité perceptive autour des saccades et des clignements des yeux. Deux principaux éléments pourraient contribuer à ces omissions : l'entrée visuelle elle-même et un mécanisme extra-rétinien qui informerait le cerveau de l'interruption à venir qui agirait en modifiant le traitement de l'information autour des saccades et des clignements des yeux. Dans une première série d'expériences, nous avons étudié les caractéristiques du masquage du smear saccadique, c'est à dire dans quelle mesure la présence d'images pré et post saccadiques nettes permet de rendre compte de l'omission du smear saccadique. Plus précisément, nous avons élaboré une méthode de mesure objective du masquage du smear et examiné son étendue spatiale et son origine périphérique ou centrale. A l'aide de cette nouvelle méthode, nous avons répliqué les résultats de masquage du smear et mis en évidence que ce masquage a lieu après le site d'interaction binoculaire et résiste à des séparations spatiales entre smear et masque jusqu'à 6 deg. Dans une deuxième étude nous avons comparé la sensibilité à des réseaux sinusoïdaux de basse fréquence spatiale autour des saccades et en fixation lorsque l'entrée visuelle simule les conséquences visuelles des saccades. De plus, nous avons cherché à établir si la plus importante diminution de la sensibilité observée pour de vraies saccades en comparaison des saccades simulées peut être expliquée par les propriétés cinématiques des mouvements oculaires. L'objectif de la troisième étude était de déterminer si le masquage est suffisant pour rendre compte de l'absence de percept de mouvement autour des saccades. Pour ce faire, nous avons présenté en fixation, un stimulus dont le contenu fréquentiel est similaire à celui des scènes naturelles. Ce stimulus était présenté en mouvement avec un profil similaire à celui d'une saccade. Il pouvait être précédé et suivi de l'image statique avant et après le mouvement. Les résultats indiquent que l'amplitude du mouvement perçu diminue considérablement en présence des masques, sans toutefois annuler totalement tout percept de mouvement pour des longues durées de masques. Dans une dernière série d'études nous nous sommes intéressés à la perception de la durée autour des clignements des yeux. Dans la première expérience nous avons quantifié la contribution de la durée d'un clignement des yeux à la durée d'une période d'obscurité plus longue et dans la seconde expérience, nous avons étudié la perception de la durée d'un objet interrompu ou non par un clignement des yeux. Les résultats de ces deux expériences suggèrent l'implication d'un mécanisme extra-rétinien qui supprime la durée perçue de la période d'obscurité causée par les clignements des yeux mais pas la durée des objets visuels chevauchés par le clignement. Pris dans leur ensemble ces résultats précisent notre compréhension des contributions relatives des mécanismes rétiniens et extra-rétiniens à l'omission saccadique et l'omission des clignements des yeux.