Mots clés |
Sinus de la dure-Mère, Sinus latéral, Fistules artérioveineuses durales (FAVD), Sténoses sinusiennes primitives, Acouphène pulsatile, Hypertension intracrânienne idiopathique (HTIC) |
Resumé |
Les sinus de la dure-mère sont des conduits veineux situés dans l'épaisseur de la pachyméninge, ils constituent les voies de drainage terminal pour les veines de l'encéphale. Le sinus latéral, pair, est constitué du sinus transverse et du sinus sigmoïde. Il est situé entre le confluent des sinus et le foramen jugulaire, cheminant au niveau du bord adhérent de la tente du cervelet puis à la face interne de la partie pétreuse de l'os temporal. Le sinus latéral est le siège de plusieurs pathologies dont certaines peuvent mettre en jeu le pronostic vital ou fonctionnel. L'objectif de cette thèse était d'étudier trois pathologies du sinus latéral et de structures associées : les fistules artérioveineuses, les sténoses primitives et les déhiscences ostéo-veineuses dans une perspective radio-anatomique. Les fistules artérioveineuses durales (FAVDs) sont constituées de shunts artérioveineux situés dans la paroi du sinus, alimentés par des artères méningées. Le drainage fistuleux peut se faire dans le sinus exclusivement ou refluer dans des veines corticales (risque hémorragique). Le traitement endovasculaire est réalisé par voie artérielle ou veineuse. Nous avons colligé les FAVDs traitées par voie veineuse (coils+/-EVOH) à l'hôpital Lariboisière (localisation sinus latéral : n=82) et montré que ce traitement est efficace pour l'occlusion des FAVDs situées sur un sinus ne participant plus au drainage normal de l'encéphale (Guédon A., JNS, 2021). Les risques liés à cette technique étaient l'extension de thrombose et l'apparition d'un syndrome cochléo-vestibulaire. Nous proposons aussi une nouvelle technique d'embolisation par voie artérielle des FAVDs du sinus latéral de type I ou IIa (classification de Lariboisière-Cognard), en protégeant le sinus avec un stent déployé en regard des shunts fistuleux (Guédon A., JNIS, 2022). Au retrait du stent les particules d'EVOH sont piégées dans ses mailles ce qui permet de préserver la perméabilité du sinus. Les FAVDs sont des lésions dynamiques qui peuvent s'occlurent spontanément notamment au cours des trois premières années après la découverte, cette possibilité doit être prise en compte lorsque l'on envisage le traitement d'une FAVD du sinus sigmoïde de type I pour acouphène pulsatile de type veineux (APV) (article soumis). Les sténoses primitives des sinus latéraux sont de nature extrinsèque ou intrinsèque sur granulation arachnoïdienne hypertrophique. Ces sténoses sont la principale cause des hypertensions intracrâniennes « idiopathiques » (HTIC) avec ou sans fuite spontanée de liquide cérébro-spinal et des APVs. Nous avons mesuré les pressions veineuses intra-sinusiennes et les vélocités du flux sanguin avec un doppler intravasculaire en amont et en aval de la sténose et nous avons montré que le doppler est un biomarqueur performant pour l'indication du stenting d'une sténose (article soumis). L'APV est caractérisé par la perception d'un son synchrone des battements cardiaques pouvant être interrompu par compression de la veine jugulaire homolatérale. Nous avons rapporté des cas d'APV par turbulence du flux sanguin veineux à proximité de l'oreille interne provoquée par la sténose du sinus latéral (Labeyrie MA, Diagn Interv Imaging, 2021) ou sinus marginal (Cortese J, AJNR, 2021), ou encore par l'existence d'une FAV diploïque (Guédon A., Clin Neuroradiol, 2021) et des cas d'APV par déhiscence ostéo-veineuse dans une cellule mastoïdienne d'une veine émissaire mastoïdienne (Eliezer M., JNIS, 2020) ou d'une veine diploïque (Guédon A., Clin Neuroradiol, 2022). La navigation endovasculaire du sinus latéral est un préalable indispensable à tout traitement. Nous proposons une nouvelle technique de navigation en gonflant un ballon à l'extrémité du cathéter afin d'améliorer sa progression à travers les granulations et chordae willisii (septa, ponts, tunnels, poches) du sinus latéral qui témoignent de son origine embryologique par coalescence de plexus veineux (Guédon A., Neuroradiology, 2021). |