Mots clés |
Obésité, Chirurgie bariatrique, Bases de données médico-administratives, PMSI, Anneau gastrique, Chirurgie plastique, Réhospitalisations, Parcours de soins |
Resumé |
Depuis un quart de siècle, l'obésité a doublé sa prévalence dans les pays occidentaux. Elle est devenue la deuxième cause de mort évitable après le tabac et a été reconnue comme une maladie à part entière. Au stade actuel de nos connaissances, la chirurgie est le traitement le plus efficace pour cette pathologie. La chirurgie de l'obésité, appelée aussi « chirurgie bariatrique », s'est largement diffusée en France, qui est devenu un des pays de référence pour ce type de prise en charge. De plus, la France possède un des systèmes d'information les plus important au monde sur les données de santé : les Bases de Données Médico-Administratives (BDMA). Pour ce travail de thèse nous avons utilisé comme source de données le Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information (PMSI). Ce database est constitué par les informations des tous les séjours hospitaliers de tous les établissements en France. Les informations de chaque patient peuvent être chaînées grâce à un numéro d'identification individuel unique. Cela permet de réaliser des analyses longitudinales avec une profondeur de dix ans. Dans le premier travail nous avons analysé la durée de vie d'un dispositif médical, l'Anneau Gastrique Ajustable (AGA), qui est utilisé dans le traitement de l'obésité. La nomenclature des actes médicaux (« Classification Commune des Actes Médicaux », CCAM) permet d'identifier à la fois la pose de l'AGA et son ablation, qui est généralement considérée comme un échec du traitement. Une analyse de survie centrée sur le dispositif nous permet de donner une estimation sur la morbidité à long terme de cette procédure. Dans le deuxième travail, nous avons estimé le taux de recours à la chirurgie réparatrice chez les patients déjà opérés d'une chirurgie bariatrique. En effet la perte de poids massive entraine une modification des tissus, qui est souvent perçue comme disgracieuse par les patients. Une demande de reconstruction chirurgicale est donc souvent formulée, mais il faut alors composer avec l'offre de soins territoriale d'une part, et l'acceptation de la part de la Sécurité Sociale d'autre part. Nous faisons une analyse de l'accès à la chirurgie plastique post-bariatrique, en mettant l'accent sur l'hétérogénéité territoriale. Dans le troisième et dernier travail, qui s'articule en deux parties, nous analysons les réhospitalisations après chirurgie bariatrique. Le taux de réhospitalisation à 30 jours (RH30) après la sortie est considéré au niveau international comme un indicateur de la qualité des soins prodigués par les hôpitaux. Plusieurs pays utilisent déjà cette mesure pour inciter à l'amélioration des performances hospitalières. Nous analysons le taux de RH30 après chirurgie bariatrique, et les facteurs associés. Le dernier volet se focalise sur la mortalité lors d'une réhospitalisation et du lien avec l'hôpital ou la réadmission a lieu. Bien qu'il n'ait pas été conçu à des fins de recherche, ce travail de thèse montre que le PMSI (et plus généralement les BDMA) sont des sources d'information précieuses. L'exhaustivité des informations, les grandes dimensions des échantillons et le possible recul chronologique sont les atouts les plus importants du PMSI. Ces sources de données permettent des études jusqu'alors inenvisageables en recherche clinique, pour des raisons de coût, de logistique ou des raisons éthiques. Les BDMA présentent néanmoins des limites sur la qualité de l'information disponible et leur accessibilité. La création du Système National des Données de Santé en 2017 rendra plus simple l'exploitation de ces bases, et l'intégration des BDMA à d'autres sources d'information permettra de réaliser ses analyses encore plus larges et précises. |