Le continuum autisme-schizophrénie : les modèles prosodiques et conversationnels comme nouveaux endophénotypes
The autism-schizophrenia continuum : prosodic and conversational patterns as new endophenotypes
par Valeria LUCARINI sous la direction de Marie-Odile KREBS et de Martine GRICE
Thèse de doctorat en Développement
ED 562 Bio Sorbonne Paris Cité

Soutenue le mercredi 18 décembre 2024 à Université Paris Cité

Sujets
  • Communication
  • Endophénotypes
  • Prosodie (linguistique)
  • Schizophrénie
  • Troubles du spectre de l'autisme
Le texte intégral n’est pas librement disponible sur le web
Vous pouvez accéder au texte intégral de la thèse en vous authentifiant à l’aide des identifiants ENT d’Université Paris Cité, si vous en êtes membre, ou en demandant un accès extérieur, si vous pouvez justifier de de votre appartenance à un établissement français chargé d’une mission d’enseignement supérieur ou de recherche

Se connecter ou demander un accès au texte intégral

Les thèses de doctorat soutenues à Université Paris Cité sont déposées au format électronique

Consultation de la thèse sur d’autres sites :

Theses.fr

Description en anglais
Description en français
Mots clés
Schizophrénie, Autisme, Psychose, Risque élevé de psychose, Langage, Prosodie, Acoustique, Prise de parole, Psychopathologie, Linguistique
Resumé
Cette thèse étudie les traits linguistiques qui caractérisent la communication chez les personnes avec schizophrénie, avec un premier épisode psychotique, à haut risque de psychose et avec des troubles du spectre autistique. La schizophrénie, trouble psychotique complexe et hétérogène, résulte d'interactions entre des facteurs génétiques et environnementaux. Il existe notamment un chevauchement important entre les facteurs de risque de la schizophrénie et ceux d'autres troubles du neurodéveloppement, en particulier ceux du spectre autistique. Ces troubles partagent également plusieurs caractéristiques cliniques, notamment des schémas de pensée désorganisés, des troubles de la cognition sociale et des déficits de communication. Malgré les progrès accomplis, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre la physiopathologie et l'évolution longitudinale de la schizophrénie, en mettant l'accent sur les points suivants : (i) l'amélioration de l'identification des signes précoces chez les individus présentant un risque très élevé de psychose, et (ii) l'affinement du phénotype clinique de la schizophrénie. Les difficultés de communication, couvrant de multiples domaines linguistiques, sont au coeur de la schizophrénie, et des atypies linguistiques subtiles et précoces chez les individus à haut risque de psychose peuvent être prédictives des trajectoires cliniques. La prosodie, qui désigne l'intonation, le rythme et le stress de la parole (tels qu'ils se manifestent par la fréquence fondamentale, la durée et l'intensité), joue un rôle crucial dans la communication. Cependant, elle reste sous-explorée dans les populations avec schizophrénie et à haut risque de psychose. De même, on sait peu sur la gestion de la conversation dyadique dans ces groupes. Les quelques études menées sur l'analyse de la conversation dans la schizophrénie ont abouti à des résultats peu concluants. Parallèlement, des déficits prosodiques et de prise de parole ont également été identifiés dans l'autisme, bien que les résultats soient souvent incohérents et incomplets. Notre étude interdisciplinaire intègre la linguistique expérimentale et la recherche clinique pour explorer les caractéristiques acoustiques prosodiques et les modèles de conversation dans la schizophrénie, le premier épisode de psychose et les états à haut risque de psychose, ainsi que les troubles du spectre autistique. Dans un premier temps, nous analysons les indices prosodiques et de prise de parole chez des individus italophones avec ou sans schizophrénie, en utilisant une tâche de parole semi-spontanée écologiquement valide. Les indices linguistiques sont objectivement quantifiés par le biais d'un pipeline de traitement automatisé. En élargissant cette analyse au-delà des frontières diagnostiques, nous appliquons la même technique à des individus francophones avec un premier épisode psychotique, à des individus présentant un risque élevé de psychose, à des individus autistes et à des participants témoins sains. En outre, nous examinons les relations entre les marqueurs linguistiques extraits et la psychopathologie, en utilisant à la fois des outils d'évaluation clinique classiques et affinés. Enfin, nous proposons un cadre théorique reliant les modèles linguistiques, les signes subtils de développement moteur et la psychopathologie dans la schizophrénie. Ce travail apporte de nouvelles connaissances sur les profils acoustiques et les comportements dialogiques interpersonnels des personnes avec schizophrénie, des états à haut risque de psychose et d'autisme. Dans l'ensemble, cette recherche fait progresser notre compréhension des phénotypes cliniques complexes de la psychose et des troubles du spectre autistique. Elle identifie des marqueurs linguistiques potentiels pour la prédiction, la détection précoce et le traitement de ces pathologies, ouvrant ainsi la voie à de meilleures stratégies diagnostiques et préventives.