La mélancolie entre philosophie et littérature : lecture de l'oeuvre autobiographique de Simone de Beauvoir
Melancholy between philosophy and literature : on work autobiographical of Simone de Beauvoir
par Jing ZHAO sous la direction de Yves Charles ZARKA
Thèse de doctorat en Philosophie
ED 180 Sciences Humaines et Sociales : Cultures, Individus, Sociétés

Soutenue le samedi 29 novembre 2014 à Université Paris Descartes ( Paris 5 )

Sujets
  • Dans la littérature
  • Mélancolie

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Mots clés
Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Mélancolie, Expérience, Ennui, Solitude, Amour, Angoisse, Vieillissement, Mort, Existence, Existentialisme, Désir d'exister, Autobiographie
Resumé
Cette étude esquisse un réseau dynamique des expériences mélancoliques chez Simone de Beauvoir, du point de vue de l'autobiographie et de la philosophie de l'existence. En transformant en désir d'exister la passion inutile de l'homme vers l'être chez Jean-Paul Sartre, la pensée beauvoirienne se repose sur la problématique de la morale, l'existence de l'individu concret et séparé du monde, ainsi que la relation intersubjective. Cependant elle aspire sans cesse à l'Absolu abstrait qui la conduit inévitablement à la frustration ontologique, qui est une structure inhérente à la mélancolie. Ainsi s'établit un dialogue permanent dans son oeuvre-vie, que nous ont révélé ses autobiographies, entre désir d'exister et non-désir qui est exprimé par l'apathie, la fatigue et le dégoût. Cela nous aide à déterminer l'existence de la mélancolie chez elle. La tâche est cependant rendue difficile par son ambition de décrire la totalité de la vie et du monde. De plus, les instants et les sentiments mélancoliques sont dispersés à travers toute une vie, racontée par l'autobiographe qui joue le jeu de l'ombre-claire. Bien que l'on risque de perdre ce qui en fait la spécificité et la complexité, la mélancolie nous paraît inaccessible sans la lier à ses métamorphoses. C'est pourquoi nous effectuons une étude soigneuse de ces autobiographies pour en suivre les instants et les sentiments : la solitude de l'ennui adolescent, la mélancolie d'amour, l'impuissance du sujet politique, le deuil des êtres chers, jusqu'à l'angoisse du temps et du vieillissement. Le premier chapitre tente de dégager une infrastructure philosophique de la mélancolie, qui est la tension entre désir d'exister et non-désir. La recension de la représentation littéraire et de l'ontologie phénoménologique de la mélancolie chez Sartre, et les nouveaux apports de Simone de Beauvoir dans l'après-guerre, nous incitent à discerner une théorie de la mélancolie féminine dans Le Deuxième Sexe. Étant donné la similitude des expériences vécues entre son projet féministe et son projet autobiographique, nous cherchons à construire un réseau intertextuel entre son écriture de soi et sa théorie anthropologique existentielle des femmes, en étudiant nécessairement les romans corrélés. En tenant compte du petit nombre de pages, notre choix se porte plutôt sur ses autobiographies, ainsi que sa théorie et ses romans sur les femmes qui servent de références essentielles. Dans les chapitres suivants, nous tachons d'explorer les expériences vécues par/avec Beauvoir, dans la mesure où elles concernent la mélancolie. Le deuxième chapitre porte exclusivement sur le récit d'enfance, en vue de son autonomie relative aux récits ultérieurs, et se concentre sur la solitude et l'ennui adolescent. Le troisième chapitre essaie d'établir une relation entre la passion amoureuse et la mélancolie. Le quatrième constate l'impuissance du sujet dans l'expérience de la guerre. Le cinquième tache de découvrir la relation entre mère et fille dans l'essai du deuil maternel, et à partir de cela, d'examiner son dernier roman pour connaître la diversité de la mélancolie féminine. Le dernier chapitre veut rassembler les moments indépassables de l'être humain autour de la mort et de l'angoisse du temps, pour éclaircir leur rapport à la mélancolie chez notre auteur.