Caractérisation et remédiation des difficultés cognitives et émotionnelles dans l'anorexie mentale : une objectivation est-elle possible ?
Characterisation and remediation of cognitive and emotional difficulties in anorexia nervosa
par Anne-Solène MARIA sous la direction de Sylvie BERTHOZ
Thèse de doctorat en Sciences cognitives
ED 158 Cerveau, Cognition, Comportement

Soutenue le vendredi 28 novembre 2014 à Université Paris Descartes ( Paris 5 )

Sujets
  • Anorexie mentale
  • Intelligence émotionnelle
  • Remédiation cognitive
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Mots clés
Anorexie mentale, Thérapie de remédiation cognitive, Neuropsychologie, Intelligence émotionnelle
Resumé
L'anorexie mentale (AM) est une pathologie psychiatrique caractérisée par sa gravité et la sévérité de son pronostic. A ce jour, si une approche pluridisciplinaire et multifocale est privilégiée pour prendre en charge les patients, il n'en demeure pas moins qu'aucun traitement n'a démontré sa supériorité chez l'adulte. Des avancées récentes dans le domaine des neurosciences cognitives et affectives ont permis d'ouvrir la voie au développement de nouvelles modalités thérapeutiques. Ainsi, la thérapie de remédiation cognitive (CRT) a été adaptée à l'AM par l'équipe du Pr. Tchanturia. Cette approche se base sur les difficultés cognitives mises en évidence chez ces patients (notamment le manque de flexibilité et de cohérence centrale) et propose leur remédiation par une approche courte, motivationnelle et décentrée des problématiques alimentaires, de manière complémentaire aux soins habituels. Plusieurs études ont été menées sur les apports de la CRT et soulignent son intérêt dans l'amélioration de certains critères cognitifs ainsi que sa bonne acceptabilité. L'essai clinique randomisé Trecogam développé par notre équipe avait pour objectif l'adaptation en français de la CRT dans l'AM ainsi que son évaluation en comparaison à une thérapie « contrôle » appelée PER (Personnalité-Emotions-Relations) axée sur les difficultés socio-émotionnelles mises en évidence dans l'AM. La partie expérimentale de ce travail de thèse s'inscrit dans le cadre de cette étude plus large. Soixante-quatre patientes hospitalisées pour AM sévère ont été recrutées dans 4 hôpitaux parisiens et randomisées dans l'un ou l'autre des bras de traitement. Le fonctionnement cognitif et émotionnel ainsi que la sévérité clinique ont été évalués avant et après la prise en charge. Ce travail s'organise donc autour de deux axes. Dans un premier axe ciblant le fonctionnement cognitif, nous nous sommes tout d'abord intéressés au développement et à l'étude de versions alternatives aux évaluations neuropsychologiques fréquemment employées dans le cadre de l'évaluation de la CRT, afin de contrôler l'effet d'apprentissage. Une seconde étude avait pour objectif d'évaluer les apports de la CRT sur le fonctionnement cognitif objectif et auto-rapporté, en comparaison à une thérapie basée sur les émotions et relations interpersonnelles (PER). Le second axe de ce travail concerne les difficultés émotionnelles dans l'AM. Une première étude a permis la validation d'un instrument de mesure de l'Intelligence Emotionnelle Perçue (IEP) dans un échantillon de 824 jeunes adultes issus de la population générale et la caractérisation des difficultés rencontrées par les patientes souffrant d'AM comparativement à ces données normatives. Une seconde étude a concerné l'évaluation des apports de la PER sur les dimensions de l'IEP et sur les symptômes anxio-dépressifs, en comparaison à la CRT. Sur le plan méthodologique, ce travail a permis de mettre à disposition des cliniciens-chercheurs des outils d'évaluation fiables, tant concernant le fonctionnement cognitif (versions alternatives au Brixton et à la Figure de Rey) qu'émotionnel (Trait Meta-Mood Scale). Concernant l'efficacité thérapeutique des approches testées, nos résultats ne mettent pas en évidence de supériorité de l'une ou l'autre sur les variables théoriquement ciblées. Cependant, nous faisons le constat d'une bonne acceptabilité de la CRT et de la PER ainsi que d'une satisfaction importante de la part des patientes, et faisons l'hypothèse qu'ils pourraient constituer de bons leviers thérapeutiques dans un parcours de soins pour AM. Ce travail a également nourri des réflexions concernant les potentielles améliorations pouvant être apportées à ces programmes.