Rébellion touareg au Niger : approche juridique et politique
Tuareg rebellion in Niger : legal and political approach
par Chékou Koré LAWEL sous la direction de Xavier LATOUR
Thèse de doctorat en Relations internationales
ED 262 Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion

Soutenue le vendredi 30 novembre 2012 à Université Paris Descartes ( Paris 5 )

Sujets
  • Communautarisme
  • Ethnicité
  • Mali
  • Niger
  • Révoltes
  • Touaregs (peuple berbère)

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Mots clés
Rébellion touareg, Niger
Resumé
Cette thèse a pour objectif d'apporter un éclairage sur la rébellion touareg au Niger sous l'angle politique et juridique. Elle comprend deux titres. Le premier titre est consacré à l'étude des raisons de persistance de la rébellion touareg au Niger et comprend deux chapitres. Le premier chapitre traite des raisons endogènes de cette récurrence c'est-à-dire celles faisant intervenir des éléments subjectifs et le second chapitre des raisons exogènes ou objectives qui existent indépendamment de la volonté des partis au conflit. Dans la partie de l'étude consacrée aux raisons endogènes sont abordés entre autres le problème de la conformité de la discrimination positive dont bénéficie les anciens rebelles touareg au droit positif nigérien, le caractère fragile de l'Etat post colonial qui constitue un terreau fertile pour l'installation des révoltes. La possibilité de construire l'Etat démocratiquement est également examinée car pour certains penseurs politiques la construction de l'Etat exige au préalable la mise en place d'institutions fortes surtout dans le cadre d'un pays en post conflit interne avant de songer à l'installation d'un régime démocratique. Ce premier titre donne un éclairage sur une menace supplémentaire des plus pernicieuses qui vient s'ajouter à tous les facteurs de risque préexistants. Il s'agit de la survenance d'AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique) une organisation jihadiste qui s'est mis avec les rebelles touareg maliens pour conquérir le nord du pays. La manière dont AQMI a pu tisser des liens avec les populations locales qui ne sont pas exclusivement des touareg et les anciens combattants touareg fera objet d'intéressement. Le sujet de la fédération exigée par les touareg sera exploré. Si la population en a rejeté l'idée, il n'en demeure pas moins que le système fédéral présente une grande qualité dont il faut tenir compte: la flexibilité. La question se pose également de savoir, si le communautarisme, et l'ethnicité n'ont pas pris le pas sur le sentiment national. Les raisons exogènes quant à elles trouvent leur justification dans le voisinage de l'Etat libyen et l'activisme des sociétés minières. La Libye a toujours adopté une attitude ambiguë face au conflit nigérien. Matrice de toutes les rebellions touaregs, elle n'en conduit pas moins des missions de bons offices pour dénouer la crise. Quant aux sociétés minières, avec la mondialisation, l'émergence de nouvelles puissances, et la politique de diversification de partenaires adoptée par le Niger elles jouent un rôle de plus en plus important dans le septentrion. Le second titre étudie les tentatives de solution internes et celles en relation avec l'aide des pays amis et de la communauté internationale. Parfois les gouvernants ont choisi de traiter le problème touareg sur un plan purement local sans aucun appel à l'aide extérieure en usant soit de l'option militaire soit de la méthode préventive. Au premier rang des adeptes de l'emploi de la force se trouve le colonisateur. L'option militaire sera également utilisée par les régimes des 2èmes et 5ème républiques. Quant à la procédure préventive c'est celle par laquelle le régime de Diori Hamani a pu contenir pendant 15 ans toute velléité de soulèvement touareg usant de la méthode de la « carotte » alors que Seïni Kountché son successeur arrivait au même résultat en mettant tous les nigériens au pas par le biais d'une sévère dictature. Des tentatives de résolution du conflit avec l'aide des pays amis et des organisations internationales ont également été initiées. Plusieurs institutions ont joué leur partition. La banque mondiale pour aider les victimes de la guerre, relancer le processus de développement une fois la paix revenue et empêcher le retour de la violence. L'Organisation des Nations unies (ONU) qui est l'expression de la volonté des Nations Alliées d'éradiquer la guerre. L'action de L'Union européenne a également été analysée. (...)