Mots clés |
Paracétamol, Intoxication, Dose supra-thérapeutique, Trou anionique, Lactate, Pédiatrie, Acide pyroglutamique, N-acétylcystéine |
Resumé |
Le paracétamol est le médicament le plus couramment utilisé chez les enfants de par le monde. Bien qu'il soit utilisé depuis plus de cinquante ans, la toxicité et le traitement antidotique, chez les jeunes enfants de moins de cinq ans, est mal connu. L'intoxication au paracétamol chez les enfants de moins de cinq ans est extrêmement rare et a été très peu documentée dans les pays du continent africain disposant d'un accès non règlementé et illimité à des médicaments délivrés sans précaution d'emploi dans des échoppes ne qui ne peuvent pas être qualifiées de pharmacie. Depuis des années, des enfants présentaient un syndrome fréquemment fatal dans les structures de soins de Médecins Sans Frontières. Toutefois, les limitations contextuelles empêchaient de mener des enquêtes pour en déterminer l'étiologie. Nous présentons ici une série d'études sur des cas suspects d'intoxication au paracétamol chez de jeunes enfants dans l'hôpital pédiatrique à Monrovia, au Libéria. Nous avons enquêté sur un regroupement de cas tels qu'observé à l'hôpital pédiatrique de Monrovia. L'enquête a permis d'incriminer le paracétamol en tant qu'agent toxique présumé d'être à l'origine d'insuffisance hépatique. Dans cette étude, la majorité des enfants avaient moins de deux ans et pesaient moins de 10 kg, 50% sont décédés au cours de leur hospitalisation. L'étude a également mis en évidence la malnutrition aiguë sévère en tant que facteur de risque important d'intoxication au paracétamol. Les études menées après portaient sur une cohorte d'enfants admis à l'hôpital pédiatrique de Monrovia et soupçonnés d'intoxication au paracétamol. Le deuxième thème principal consistait à examiner les facteurs pronostiques prédisant la mortalité. La principale conclusion de ces deux études met en évidence le lactate dans le sang veineux et l'estimation du trou anionique comme principaux indicateurs pronostiques prédictifs de la moralité chez ces enfants dès l'admission. La valeur seuil de concentration du lactate sanguin mesuré prédictif de mortalité était deux fois plus élevée que celle précédemment établie pour les patients adultes selon les critères du King's College. L'importance du trou anionique estimé calculé dans ces études suggère un état d'acidose métabolique dont la cause est difficile à déterminer. Une lactacidémie élevée expliquait seulement en partie le trou anionique observé. Nous avons donc testé la concentration d'acide pyroglutamique plasmatique et urinaire chez ces enfants. Le résultat de cette étude est que le lactate sanguin est un prédicteur du trou anionique à hauteur de 30% seulement. Nous n'avons observé aucune corrélation entre le trou anionique estimé et la concentration plasmatique d'acide pyroglutamique. L'acide pyroglutamique ne s'est associé statistiquement à aucune de ses covariables connues, à l'exception de la malnutrition aiguë sévère, renforçant l'hypothèse de l'épuisement du glutathion chez les enfants atteints de malnutrition aiguë sévère. La dernière étude portait sur le traitement antidotique du surdosage en paracétamol chez ces enfants. La N-acétylcystéine (NAC) intraveineuse est le traitement de choix depuis plus de 40 ans de cette intoxication. Cependant, elle est associée à des effets indésirables, notamment des réactions anaphylactoïdes dose-dépendantes. Notre objectif principal était de documenter tout effet indésirable associé à la perfusion de NAC et en objectif secondaire de tester son efficacité dans les cas d'intoxication par doses supra-thérapeutiques. Nous avons utilisé un protocole standard s'étendant jusqu'à 72 heures et apportant 700 mg / kg de NAC au total. Nous avons également choisi un débit de perfusion plus lent pour les doses de charge et d'entretien. Aucun événement indésirable n'a été signalé dans les dossiers médicaux des enfants. L'étude a également fourni des preuves génératrices d'hypothèses de l'efficacité du NAC lors de la présentation tardive des intoxications par une dose supra-thérapeutique. |