Mots clés |
Subjectivité, Hétérogénéité énonciative, Positionnements discursifs, Processus d'identification, Burkina Faso |
Resumé |
Cette recherche propose, grâce aux outils de la sociolinguistique, de l'analyse du discours, et de l'anthropologie, d'interroger la validité et de déconstruire la pertinence discursive de la notion d'identité ethnique qui est promue dans les discours socio-politiques burkinabè, à partir d'une enquête ethnographique réalisée auprès de deux familles, l'une se présentant à moi comme bisa, l'autre comme mossi. Elle montre comment l'identité mobilisée par les sujets parlants est sans cesse déconstruite, reconstruite et renégociée dans l'interaction, ce qui me permet de mettre en cause la notion d'identité des sujets parlants, afin d'étudier plutôt les multiples processus d'identification. En questionnant la manière dont ces identifications mouvantes et fluctuantes se construisent dans le discours en fonction de stratégies interactionnelles de rapprochement ou d'éloignement du sujet parlant par rapport à l'interlocuteur, des questions de pouvoir sous-jacentes aux interactions, et de l'historicité des discours mobilisés, l'étude met en évidence le fait que ces différentes constructions se manifestent dans la fluctuation des opérations de mises en frontières, la renégociation des catégories discursives, et le réagencement des positionnements subjectifs ; et me conduit à redéfinir les conditions méthodologiques et épistémologiques de l'analyse des discours de mise en frontières en tant qu'ils font émerger la fluctuation permanente dans les positionnements sociaux et subjectifs. |