Mots clés |
Prééclampsie, Modèle murin, Dysfonction placentaire, Effet cérébral à long terme, Transcriptomique |
Resumé |
Introduction : La prééclampsie est une pathologie de la grossesse caractérisée par une dysfonction placentaire, entraînant des complications graves pour la mère et le foetus. Le modèle murin STOX1A reproduit les caractéristiques de cette pathologie, incluant une hypertension artérielle, une protéinurie, un retard de croissance intra-utérin et des anomalies Doppler utérin et ombilicaux. Un des objectifs de ce travail de thèse est de caractériser ces altérations placentaires à l'aide d'imageries fonctionnelles, et d'explorer les effets à long terme sur le cerveau maternel induit par la prééclampsie dans notre modèle. Par ailleurs, un modèle complémentaire surexprimant STOX1B a été créé pour mieux comprendre l'implication potentielle de cette isoforme dans la physiologie placentaire. Matériels et Méthodes : Le modèle STOX1A a été étudié par imagerie IRM DCE (Dynamic Contrast Enhanced) pour évaluer la perfusion placentaire et par IRM BOLD (Blood Oxygen Level Dependent) pour la gestion de l'oxygène. L'imagerie optoacoustique a permis de mesurer la saturation en oxygène et sa réponse à l'hypoxie. L'impact à long terme de la prééclampsie sur le cerveau a été évalué grâce à la transcriptomique spatiale VISIUM de 10x Genomics. En parallèle, un nouveau modèle surexprimant STOX1B a été généré pour explorer des altérations spécifiques par des analyses histologiques et transcriptomiques placentaires. Résultats : Dans le modèle STOX1A, l'IRM DCE a révélé une diminution de la perfusion placentaire, tandis que l'IRM BOLD a montré une modification de la gestion de l'oxygène. L'imagerie optoacoustique a confirmé la stabilité de la saturation en oxygène sous normoxie et une réponse intacte à l'hypoxie. L'analyse transcriptomique spatiale a révélé des altérations géniques dans des régions cérébrales d'intérêt comme l'hippocampe et le cortex, impliquant des voies associées à des pathologies neurodégénératives et à l'épilepsie. Le modèle STOX1B a, quant à lui, révélé une dérégulation de gènes impliqués dans les processus de coagulation médiés par le facteur transcriptionnel HNF4a, et le métabolisme lipidique, suggérant l'implication de voies de prééclampsie alternatives de celles induites par la surexpression foetoplacentaire de STOX1A. Conclusion : Les études sur STOX1A ont mis en évidence des altérations de la perfusion et de la gestion de l'oxygène au niveau placentaire, tout en révélant des effets à long terme sur le cerveau. L'utilisation d'un modèle complémentaire STOX1B a permis de caractériser des dérégulations géniques spécifiques, élargissant ainsi la compréhension de mécanismes physiopathologiques alternatifs de la prééclampsie. Ces modèles ouvrent la voie à des stratégies thérapeutiques mieux adaptées à chaque mécanisme identifié. |