Resumé |
Cette thèse s'intéresse aux bibliothèques publiques des quartiers populaires de la Seine-Saint-Denis. A partir d'une enquête ethnographique réalisée dans une bibliothèque publique d'un quartier populaire, la thèse analyse la politique de lecture publique depuis son élaboration, jusqu'à sa traduction par des acteurs - les bibliothécaires - et sa réception dans un territoire. Dans le territoire étudié, la lecture publique se trouve mise à l'épreuve de plusieurs façons. La distance de la majorité de la population ainsi que des formes de conflictualité et de tensions diverses - conflits entre bibliothécaires et publics, hostilités à l'encontre des actions culturelles développées par les bibliothèques, éventuels actes de dégradation volontaire dirigés contre les équipements - complexifient l'inscription locale de ces institutions culturelles. A ces problématiques locales s'ajoutent des évolutions spécifiques au champ culturel. Le contexte contemporain d'évolution des pratiques et des légitimités culturelles affecte directement les bibliothécaires et pose la question de leur légitimité sociale. La thèse présente comment les difficultés d'inscription territoriale des bibliothèques publiques s'enracinent dans l'histoire et les évolutions des politiques de lecture publique d'un côté et des quartiers et des classes populaires de l'autre. |