Étude de l'homéostasie et de la cicatrisation cutanées du rat-taupe nu (Heterocephalus glaber) au cours du vieillissement
Study of homeostasis and skin healing of the naked mole rat (Heterocephalus glaber) during aging
par Aleksandra SAVINA sous la direction de Romain FONTAINE
Thèse de doctorat en Biologie cellulaire et moléculaire
ED 562 Bio Sorbonne Paris Cité

Soutenue le jeudi 16 février 2023 à Université Paris Cité

Sujets
  • Cicatrisation
  • Épiderme
  • Modèles animaux
  • Peau
  • Rat nu des sables
  • Séquençage de l'ARN
  • Vieillissement

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Mots clés
Rat-taupe nu, Peau, Vieillissement, Cicatrisation de plaies, Épiderme, Single-cell RNA-sequencing, Cellules souches cutanées
Resumé
La peau représente un organe informatif et facile d'accès pour l'analyse des processus liés vieillissement. Les rats-taupes nus (RTN) sont des rongeurs souterrains possédant une longévité remarquable avec une résistance encore inexpliquée au vieillissement. Nous avons décidé d'analyser en détail les mécanismes sous-tendant la possible résistance cutanée des RTN au vieillissement. En effectuant un single-cell RNA-sequencing sur la peau de RTN jeunes (1 an) et âgés (11-12 ans), couplé à des analyses immunohistochimiques, nous avons caractérisé la diversité et l'ontogénie des populations cellulaires épidermiques en fonction de l'âge. Au cours du vieillissement cutané chez l'humain ou la souris, une perte ou un changement du lignage cellulaire à partir des cellules souches résidentes est observé, entraînant une altération de l'homéostasie, une fragilité de la peau et un retard de cicatrisation. Chez le RTN, le compartiment de cellules souches basales est maintenu et ne varie pas en fonction de l'âge : les populations cellulaires (11 « clusters »), et en particulier 4 populations de cellules « souches » basales, sont retrouvées chez tous les individus. Aucun gène ne semble être différentiellement exprimé de manière significative au cours du vieillissement lors d'une analyse globale. Cependant, une analyse transcriptomique plus « profonde » de certains clusters révèle tout de même qu'en plus de maintenir leur compartiment de cellules souches basales au cours du vieillissement, ces animaux maintiennent leur contingent de cellules de Langerhans et d'Igfbp3, à l'inverse de ce qui a été démontré chez l'humain ou la souris. Enfin, des expériences fonctionnelles de cicatrisation ne montrent aucune différence en termes de réparation tissulaire entre les individus jeunes et âgés. Nous avons alors émis l'hypothèse que le maintien des compartiments des cellules souches basales et des cellules de Langerhans chez les RTN - possiblement en relation avec l'expression d'Igfbp3 - pouvait contribuer à la résistance au vieillissement de ces animaux. Cette préservation semblerait aussi permettre aux vieux animaux de cicatriser de la même manière que les jeunes.