Rosacée, Rosacée oculaire, Stress oxydatif, Statut antioxydant total, Statut oxydant total, Indice de stress oxydatif, Arylestérase, Récepteur de type Toll-4

La rosacée oculaire (RO) est une maladie oculaire chronique et progressive qui est observée chez plus de 50 % des patients atteints de rosacée, en particulier avec une atteinte des paupières, de la conjonctive et de la cornée. Chez environ 20 % des patients, le diagnostic peut être posé tardivement, car les signes oculaires peuvent survenir beaucoup plus tôt que les signes cutanés. Les mécanismes étiopathogéniques de la rosacée cutanée et oculaire n'ont pas encore été complètement élucidés, bien que de nombreuses conditions, y compris une dérégulation de la réponse immunitaire innée et adaptative, un processus inflammatoire, une régulation vasculaire anormale, des facteurs génétiques et environnementaux aient été révélées. Ces dernières années, le rôle du stress oxydatif dans la rosacée cutanée a été étudié et des produits de peroxydation lipidique et de ROS plus élevés et des niveaux d'enzymes antioxydantes plus faibles ont été mis en évidence dans le sérum des patients atteints de rosacée. Cependant, il n'y a pas d'étude portant sur l'état du stress oxydatif à partir d'échantillons oculaires chez les patients RO, et par conséquent le rôle du stress oxydatif dans la RO n'est pas connu. Selon des rapports antérieurs, le stress oxydatif semble être associé à l'inflammation, aux modifications vasculaires et aux lésions cutanées oxydatives dans la rosacée. Cependant, on ne sait toujours pas si le stress oxydatif déclenche l'apparition de la rosacée ou se produit à la suite de la maladie. Il a également été montré que la cascade inflammatoire de la rosacée est initiée par un stimulus externe comme les UV, via les récepteurs Toll-like (notamment TLR-4). Étant donné que les UV sont également connus pour être une source de stress oxydatif, l'étude de la relation entre le stress oxydatif et le TLR-4 peut jouer un rôle dans l'explication de la pathogenèse de la maladie. Et ainsi, dans quelle étape le stress oxydatif joue un rôle peut également être mieux expliqué. Dans ce travail, nous avons d'abord étudié si le stress oxydatif joue un rôle dans la RO. Nous avons étudié les niveaux de marqueurs de stress oxydatif (statut antioxydant total, statut oxydant total, indice de stress oxydatif et arylestérase) à partir d'échantillons de larmes et de sérum de patients RO et les avons comparés aux résultats de volontaires sains. Nous avons constaté que les marqueurs de stress oxydatif lacrymal et sérique étaient significativement élevés chez les patients RO et qu'ils étaient également associés à des manifestations cliniques de RO. Le deuxième sujet que nous avons étudié dans ce travail était la relation entre le stress oxydatif chez les patients RO avec TLR-4, qui joue un rôle clé dans la voie inflammatoire de la maladie. Nous avons étudié les niveaux d'expression de TLR-4 par RT-PCR à partir d'échantillons conjonctivaux et PBMC de patients RO et les avons comparés avec les résultats de volontaires sains. Les niveaux d'expression de TLR-4 dans les échantillons conjonctivaux et PBMC étaient significativement plus élevés chez les patients RO, et ces niveaux étaient positivement corrélés avec les niveaux de stress oxydatif. De plus, les niveaux d'expression de TLR-4 étaient également fortement corrélés aux manifestations oculaires de la RO. En conclusion, l'expression accrue de TLR-4 et son association avec le stress oxydatif pourraient être un facteur clé dans la physiopathologie de la maladie et ses résultats ultérieurs sur la surface oculaire. De plus, ces résultats peuvent avoir des implications thérapeutiques potentielles dans la RO et des études futures pourraient confirmer ces résultats avec certaines applications thérapeutiques.