Resumé |
Le Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH) a la capacité dite de réservoir viral, permettant de persister dans l'organisme. Les traitements anti-rétroviraux actuels inhibent le cycle de réplication sans perturber le fonctionnement pathogène de l'intégration de l'ADN proviral. Nonobstant 40 ans de recherche, de progrès médicaux significatifs et de politiques de santé proactives, et malgré de nombreux mécanismes étudiés, il n'y a pas, à ce jour, de tentative efficace d'élimination du réservoir du VIH. De nouvelles données émergent sur les mécanismes d'interactions de l'information génétique du virus avec les facteurs nucléaires des cellules hôtes dans la constitution du Réservoir. Le laboratoire de Virologie Moléculaire de l'Institut Pasteur, dirigé par Dr. Di Nunzio a développé plusieurs techniques d'imagerie moléculaire avec des résolutions de 200 nm permettant de localiser et d'évaluer les interactions nucléaires des premières étapes de l'intégration de l'ADN proviral. En particulier, le système ANCHOR permet de marquer l'ADN viral sans perturber la physiologie de la cellule, il peut être combiné à plusieurs techniques d'imagerie et est compatible avec la microscopie dynamique sur cellule vivante (live imaging). Cependant tout ces mécanismes proviennent de modèles cellulaires éloignés des conditions in vivo. Les modèles animaux offrent une alternative d'études in vivo de l'infection VIH à mi-chemin entre la clinique et les modèles cellulaires in vitro. La souris humanisée à partir de cellules souches hématopoïétiques humaines est l'un des axes de développement pour reproduire l'infection du VIH dans un modèle vivant avec les modèles macaques. L'amélioration des lignées génétiques murines, permet aujourd'hui d'étudier l'infection VIH-1 dans un système immunitaire humain compétent. Pour mon travail de thèse, nous avons construit un nouveau modèle murin comportant la nouvelle fonction de pouvoir localiser l'ADN du VIH sur cellules vivantes ou fixées. Il combine un modèle humanisé capable de reconstituer les tissus lymphoïdes primaires et secondaires, avec la technologie du système ANCHOR. Ce modèle de souris humanisées nous a permis de révéler par « single cell » analysis, l'ADN marqué d'une souche VIH-1 réplicante dans les organes soit par imagerie dynamique (spinning disc), soit par microscopie confocale. Nous avons par ces techniques pu identifier dans la rate, les ganglions et la moelle osseuse, des lymphocytes T-CD4+ ou macrocrophages différenciés contenant de ADN proviral avec ou sens transcription active. Ce type de stratégies sur modèles animaux permettront d'élargir le champ des questions sur les mécanismes moléculaires in vivo du réservoir et peut être un jour, découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques permettant l'éradication du réservoir et la guérison des personnes vivants avec le VIH. |