Mots clés |
Periodontite, Inflammasome NLRP3, Inflammation, Neutrophiles, Porphyromonas gingivalis, P Gingivalis |
Resumé |
La parodontite est une maladie inflammatoire chronique initiée par la dysbiose du microbiote buccal. Elle se caractérise par une destruction irréversible des tissus de soutien des dents (e.g., le ligament parodontal, le cément et l'os alvéolaire). Porphyromonas gingivalis est un parodontopathogène impliqué dans la parodontite dont la présence entraîne la modification de la composition du microbiote buccal et l'exacerbation de la réponse immunitaire de l'hôte. Parmi les voies inflammatoires stimulées par P. gingivalis, l'inflammasome NLRP3, un complexe moléculaire intracellulaire dont l'activation induit la maturation et la libération de cytokines pro-inflammatoires (IL-1ß, IL-18) dans le milieu extracellulaire, ainsi que la mort cellulaire programmée par pyroptose. L'inflammasome NLRP3 est surexprimé dans le tissu gingival des patients atteints de parodontite, mais son rôle dans la pathogenèse de la parodontite reste incertain. Dans notre étude, nous utilisons un modèle murin de parodontite, en appliquant la méthode de ligature, imprégnée ou non de P. gingivalis, chez des souris WT et KO NLRP3. Après 28 jours d'induction, des traumatismes répétés par ligature seule ont induit une exacerbation de la destruction parodontale chez les souris KO par rapport aux souris WT, avec une augmentation des ostéoclastes activés. Aucune différence n'a été observée au jour 14, suggérant que NLRP3 est impliqué dans les voies de régulation qui limitent la parodontite. En revanche, en présence de P. gingivalis, l'effet protecteur de NLRP3 n'a pas été observé. La surexpression de NLRP3 dans le tissu conjonctif des souris WT a augmenté la production locale d'IL-1ß mature, associée à une mobilisation spectaculaire des neutrophiles de manière bipartite entre le site d'induction de la parodontite et la crête osseuse alvéolaire. P. gingivalis a déclenché le recrutement des neutrophiles NLRP3-positifs vers la crête osseuse alvéolaire, suggérant un rôle pour cette sous-population dans la perte osseuse parodontale. Cependant, chez les souris KO NLRP3, l'expression de l'IL-1ß mature était plus faible et presque aucun neutrophile n'a été recruté dans la zone de la parodontite. En conclusion, notre étude apporte un nouvel éclairage sur le rôle protecteur de l'inflammasome NLRP3 dans la parodontite et comment ce rôle est modulé dans les neutrophiles par P. gingivalis. |