Mots clés |
Sciences cognitives, Développement de l'apprentissage, Disparités de genre, Lecture, Mathématiques, École primaire |
Resumé |
Récemment, la France a mis en place un nouveau système national pour mesurer précisément les acquisitions et les difficultés d'apprentissage auxquelles les enfants sont confrontés lors de leur entrée en première année et tout au long de leur deuxième année en école primaire, en se basant sur des évaluations cognitives en mathématiques et en langage. Chaque année, environ 750 000 enfants ont réalisé 46 exercices en language et en mathématiques, couvrant un total de 2,9 millions d'enfants depuis 2018. En identifiant les avancées clés des études en sciences cognitives sur l'éducation, cette thèse visait à mieux comprendre les conditions et les attributs qui favorisent ou entravent l'acquisition des compétences académiques chez les enfants. Pour ce faire, une série d'études utilisant des données longitudinales de quatre cohortes françaises de population entière a été utilisée, mobilisant les évaluations de l'éducation nationale, évaluant les influences relatives d'un large éventail de facteurs au niveau individuel, de classe et d'établissement sur divers aspects de la réussite scolaire au primaire. Tout d'abord, les données obtenues dans le programme national ont été décrites et les prédicteurs des compétences en lecture et en compréhension de lecture ont été identifiés. De plus, la puissance prédictive des caractéristiques individuelles et des facteurs environnementaux, au niveau individuel, de classe et d'établissement, a été explorée, et une attention particulière a été portée à la population des élèves les moins performants à l'école. Grâce à l'expérience naturelle de la Covid (c'est-à-dire l'absence d'exposition à l'école pendant une durée spécifique), nous avons pu estimer l'impact de l'exposition à l'école en comparant une cohorte à une autre. Plus particulièrement, nous avons pu identifier les facteurs qui guident les besoins d'apprentissage parmi les différentes catégories socio-économiques des écoles. Enfin, nous avons concentré notre dernière analyse sur les différences de genre en langue et en mathématiques, en estimant l'influence de différents facteurs sur les résultats des enfants. Notamment, nous avons pu identifier que l'écart entre les genres en mathématiques est provoqué par l'école et non par l'âge. Dans l'ensemble, nous avons discuté des preuves récentes en matière de compréhension de la lecture et des compétences en mathématiques, au niveau de la population. Ces approches scientifiques peuvent conduire à la conception de programmes d'apprentissage ciblés pour les élèves, mais également pour les élèves à risque de développer des difficultés, ainsi que pour les élèves confrontés à des difficultés d'apprentissage en langage et/ou en mathématiques. Tout au long de cette thèse, nous avons montré des exemples de la manière dont les données massives et les sciences cognitives peuvent aider les apprenants et l'éducation nationale en France. En parallèle de chaque approche, nous avons discuté des limites propres à chaque domaine à ce jour, et suggéré des solutions pour les surmonter. |