Intégration d'outils innovants (interfaces tactiles) chez une population de patients ayant une schizophrénie dans le cadre d'un processus de rééducation et de réadaptation de la mémoire de travail
Integration of innovative tools (touch interfaces) in a population of patients with schizophrenia in the process of re-education and rehabilitation of working memory
par Sarkis ABI-TANNOUS sous la direction de Marion WOLFF
Thèse de doctorat en Ergonomie
ED 261 Cognition, Comportements, Conduites Humaines

Soutenue le vendredi 28 novembre 2014 à Université Paris Descartes ( Paris 5 )

Sujets
  • Écrans tactiles
  • Mémoire de travail
  • Remédiation cognitive
  • Schizophrénie
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Mots clés
Schizophrénie, Mémoire de travail, Remédiation cognitive, Technologie tactile, Ergonomie
Resumé
Les déficits de la mémoire de travail en schizophrénie constituent des cibles préférentielles de par leur fréquence, leur lien avec le pronostic fonctionnel et leur implication dans tous les aspects de la vie quotidienne. Ces déficits sont présents dès l'entrée dans la maladie et ils sont peu améliorés par les psychotropes et les psychothérapies. La remédiation cognitive est amenée à occuper une place de plus en plus formelle dans le traitement de la schizophrénie, du fait d'une efficacité démontrée et de l'absence d'autres moyens thérapeutiques susceptibles d'améliorer les déficits visés. Les nouvelles technologies ont un impact de plus en plus important sur le développement de méthodes de prévention et de rééducation. L'utilisation des interfaces tactiles dans les domaines médicaux et paramédicaux se développe pour des raisons à la fois d'utilisabilité, d'efficacité et d'habitude liées à l'appartenance à une nouvelle génération. Face aux données nouvelles des neurosciences et aux développements des technologies innovantes, il nous a semblé important de poser la problématique suivante : l'usage de la technologie tactile pourrait-il contribuer au processus de remédiation de la mémoire de travail visuo-spatiale en schizophrénie ? Une étude longitudinale d'une durée de 4 mois a été réalisée auprès de 20 personnes ayant une schizophrénie (DSM-IV-TR), hospitalisées en long séjour à l'Hôpital Psychiatrique de la Croix (Beyrouth-Liban). L'échantillon de l'étude a été divisé en deux groupes équivalents (10 sujets par groupe) et homogènes (âge, performance, niveau d'éducation). Le premier groupe (groupe Contrôle) a été pris en charge par un programme utilisant l'activité classique comme moyen de remédiation. Le deuxième groupe (groupe Expérimental) a suivi le programme utilisant une tablette tactile de type iPad comme outil de remédiation. Les épreuves expérimentales de cette étude longitudinale ont été réalisées, en présence du thérapeute, en 16 séances de prise en charge : 12 séances hebdomadaires de remédiation et 4 séances mensuelles d'évaluation. La technique utilisée dans le programme de remédiation cognitive a pour objectif de rééduquer la mémoire de travail visuo-spatiale par une pratique et un entrainement intensifs via des activités thérapeutiques spécifiques. Par conséquent, deux activités ont été utilisées dans chaque séance : Memory Cartes et Rappel d'images, qui ont été présentées sous forme tactile (iPad) et non tactile (matériel en bois et carton) selon le programme de remédiation de chaque groupe. Enfin, un questionnaire d'appréciation a été présenté à la fin de chaque séance afin de recueillir des données globales quant à l'intérêt, à la motivation des patients et l'acceptabilité des outils de remédiation. Les évaluations cognitives mensuelles ont consisté en une batterie de tests neuropsychologiques (MEM-III, WAIS-IV, Memtrax) recouvrant les composantes de la mémoire de travail et l'attention visuelle sélective. Une évaluation « à distance » a également été réalisée 5 mois après le programme de la remédiation afin d'apprécier le maintien des capacités mnésiques à long terme. Les résultats statistiques obtenus par le biais d'ANOVAs et d'une Analyse en Composantes Principales sont prometteurs en termes d'amélioration des fonctions cognitives : la remédiation cognitive par l'interface tactile permet d'améliorer la mémoire de travail visuo-spatiale chez les personnes ayant une schizophrénie. Ces résultats amènent à considérer la nécessité d'intégrer les nouvelles technologies tactiles dans les programmes de remédiation cognitive en schizophrénie.