Qui prend soin du réseau ? : essai d'actualisation du paradigme de la psychothérapie institutionnelle dans le système de santé mentale français
Who cares for the network ? : a tentative actualization of the institutional psychotherapy paradigm in the French mental health system
par Héloïse HALIDAY sous la direction de Alain VANIER et de Fethi BENSLAMA
Thèse de doctorat en Psychologie. Psychopathologie et psychanalyse
ED 450 Recherches en psychanalyse et psychopathologie

Soutenue le vendredi 25 janvier 2019 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Conditions de travail
  • Hôpitaux psychiatriques
  • Psychothérapie institutionnelle
  • Santé mentale

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Mots clés
Qualité de vie au travail
Resumé
Dans un contexte où la psychiatrie et plus largement le champ de la santé mentale semblent peiner à prendre soin de ceux qui y travaillent, nous souhaitons proposer une réactualisation du paradigme de la psychothérapie institutionnelle (P.I.) à l'aune des expériences, des pratiques et des discours des professionnels d'aujourd'hui. A l'aide d'une méthodologie qualitative, nous avons comparé les résultats d'une étude de documents portant sur les écrits des principaux auteurs de la P.I. des années 50 à 80 et les conclusions d'une enquête de terrain menée dans quatorze institutions sanitaires et médico-sociales, au sein desquelles nous avons rencontré 85 professionnels du soin et de l'accompagnement lors d'entretiens semi-dirigés que nous avons enregistrés, retranscrits et anonymisés. Notre recherche montre que la situation du monde de la santé français crée des opportunités et des risques pour la pérennité de la P.I. : préoccupation grandissante pour la Qualité de Vie au Travail de soignants en difficulté dans leurs services et absence de modèle ad hoc en santé mentale pour penser le travail d'équipe, mais aussi influence du paradigme de la désinstitutionalisation en psychiatrie et rejet de toute approche revendiquant sa dimension « institutionnelle ». Après avoir thématisé le corpus de la P.I. en huit concepts opératoires ou « opérateurs » : distinction statut/rôle/fonction, coefficient thérapeutique de la vie quotidienne, « faire avec » comme mode relationnel principal, fonction de décision partagée et agie en réunion, liberté de circulation, fonction d'accueil, principe hippocratique de « ne pas suraliéner » et greffe d'ouvert, nous démontrons, extraits d'entretiens et de journaux de bords à l'appui, que chacun de ces opérateurs travaille encore fortement le champ de la santé mentale. Nous proposons par conséquent de redonner à la P.I. sa place de théorie de la pratique du travail d'équipe en psychiatrie et, plus encore, d'étendre ses conceptions aux liens inter-institutionnels en santé mentale afin d'analyser et de contribuer à leur développement dans les territoires français