"Habiter", entre normes et folie : cliniques et politiques du seuil
"Inhabiting, between norm and insanity : "Inhabiting, between norm and insanity : linical aspects and politics of the threshold"
par Lucía BLEY sous la direction de Laurie LAUFER
Thèse de doctorat en Psychologie. Psychopathologie et psychanalyse
ED 450 Recherches en psychanalyse et psychopathologie

Soutenue le samedi 10 novembre 2018 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Espace personnel
  • Étrangeté
  • Logement -- Aspect psychologique
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Mots clés
Chez-soi, Unheimlich, Hantise, Seuil
Resumé
Au delà de toute classification nosographique, il y a un caractère irréductible qui relie la dimension de l'habiter à l'humain, quelles qu'en soient ses conditions, sa structure. Parce qu'elle est intimement intriquée au corps et au langage, la question de l'habiter intéresse la psychanalyse qui, dès lors, se doit de l'envisager dans ses liens avec la folie et la norme. Que signifie habiter ? Quels territoires désigne ce verbe ? Quelles en sont ses frontières? Habiter a-t-il toujours pour horizon la constitution d'un espace circonscrit, d'un « chez-soi » ? En effet, le propre de l'exister humain n'est pas uniquement caractérisé par l'appropriation d'un territoire, par l'acquisition d'un espace privé, mais par le fait d'être toujours déjà exposé à son dehors. Nous habitons d'ailleurs ce paradoxe : chez-nous, c'est toujours hors de nous. Cet inconfort inhérent à tout habiter humain est à l'origine de nombreuses impasses cliniques dans les pratiques actuelles de réinsertion par le logement. Cette réflexion, au croisement de la philosophie, de la psychanalyse et des sciences sociales, veut questionner les frontières entre le dedans et le dehors, entre moi et l'autre, en pointant que l'habitation du sujet n'est jamais toute. « L'habitat-terrier » de Monsieur H, la « maison hantée » de Madame M et le « garde-meubles » de Monsieur C - trois déclinaisons cliniques de l'habiter - nous permettent de montrer comment l'inconscient et l'Unheimlich interrogent les catégories habituelles du familier, de l'intimité et de l'étranger. Ainsi, l'habiter ne saurait être pensé sans un rapport à la hantise. Plus précisément, ce que la hantise fait au lieu qu'on habite, c'est de lui autoriser un « hors-lieu », ce qui constitue l'essence même de l'opération psychanalytique. Dès lors, quelle serait une conception freudienne de la maison? Il s'agira de penser les modalités de l'habiter en les articulant aux questions de seuil, d'accueil et d'hospitalité, ceci afin de dégager une certaine « éthique de l'habiter ».