Resumé |
Candida albicans est un champignon pathogène opportuniste de l'homme qui existe à l'état commensal sur les surfaces muqueuses (essentiellement dans le tractus gastro intestinal) chez la majorité des individus sains. Cependant, lorsque les conditions environnementales changent et deviennent favorables, il peut rapidement adopter un comportement pathogène. C. albicans présente une étonnante capacité d'adaptation qui lui permet de survivre et de se développer dans une grande variété de niches, souvent hostiles. C. albicans se présente sous de nombreuses facettes, adoptant de nombreuses morphologies, chacune adaptée à un environnement particulier. Cette levure est également capable de développer rapidement des résistances aux drogues antifongiques, et peut former des biofilms, dont les propriétés intrinsèques et la présence de cellules dites « persisters » rendent l'éradication par ces mêmes drogues difficile. Ces caractéristiques contribuent au succès et à l'évolution de cette levure en tant que pathogène. C. albicans est une espèce que l'on trouve principalement chez un hôte, et isolée très rarement de l'environnement ; cependant, elle peut former des spores asexuelles, les chlamydospores, dont les conditions d'apparition in vitro évoquent l'environnement extérieur plutôt que l'intérieur de l'hôte. Ainsi, les chlamydospores pourraient servir de mécanisme d'adaptation lors d'une autre forme d'existence. Durant ma thèse j'ai plus précisément étudié deux phénomènes peu connus, mais qui, tout comme la plasticité morphologique et génomique de C. albicans, sont importants pour l'adaptation à un environnement fluctuant. J'ai montré que les cellules « persisters » ne sont vraisemblablement pas généralement répandues dans les biofilms de cette espèce, apparaissant rarement, et de manière stochastique. La seconde partie de mon travail s'est concentrée sur l'exploration du réseau de régulation de la chlamydosporulation. J'ai participé au travail identifiant le régulateur clé de ce processus, Rme1, homologue d'un régulateur de la méïose de Saccharomyces cerevisiae. En outre, j'ai identifié plusieurs autres régulateurs de la formation de chlamydospores, dont Ndt80 et Zcf21, qui agissent en amont de Rme1 |