Modèle de fibrogenèse hépatique humaine : analyses immunopathologiques
Human liver fibrogenesis model : immunopathological analyses
par Daria KARTASHEVA-EBERTZ sous la direction de Sylvie LAGAYE
Thèse de doctorat en Immunologie
ED 562 Bio Sorbonne Paris Cité

Soutenue le jeudi 10 septembre 2020 à Université Paris Cité

Sujets
  • Cellules iNKT
  • Fibrose
  • Foie -- Maladies -- Aspect immunologique
  • Interleukine 17

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Mots clés
Culture de tranches de foie, Acide Rétinoïque, Inflammation de type 3
Resumé
Des progrès majeurs ont été réalisés dans la compréhension de la physiopathologie de la fibrose, mais malgré un large éventail de cibles thérapeutiques, le fossé entre la recherche fondamentale et la recherche clinique persiste en raison des limitations de la durée des études cliniques et des méthodes d'évaluation invasives. Le modèle ex vivo de culture de tranches de foie humain d'une durée allant jusqu'à 21 jours a permis d'étudier les variations de la fibrogenèse dans le foie humain à différents stades de la fibrose de F0 à F4, en particulier les premières étapes de la fibrogenèse hépatique moléculaire due à l'éthanol, au VHC ou à la stéatose, principaux facteurs de la lésion hépatique en clinique. L'expression de plusieurs molécules impliquées dans le processus de fibrose, telles que TGF-β1, procolA1, MMP-2, MMP-9, α-SMA, HSP47, VEGF et la production de triglycérides a augmenté de manière significative tout au long de la cinétique. Comme les essais cliniques randomisés en cours présentent certaines limites (basés sur des biopsies hépatiques en série, longue durée (3 ans) pour générer des résultats positifs spéculatifs, études placebo contrôlées avec un seul médicament), notre étude a fourni la preuve de concept que le modèle ex vivo de culture de tranches de foie humain permet l'évaluation rapide de la puissance des nouvelles thérapies anti-fibrotiques seules ou en combinaison.Le modèle de culture de tranches du foie humain peut permettre l'étude des composants immunitaires des maladies du foie. Les données de recherche fondamentale suggèrent que le développement de la fibrose est soumis à l'inflammation du type 3, guidée par IL-17A et IL-22. L'inflammation du type 3 peut être régulée par les métabolites actifs de la vitamine A, dont le foie est un lieu du stockage. Sur les échantillons de foie humain à notre disposition, nous avons montré, que la concentration d'IL-17A et d'IL-22 dans le tissu hépatique n'est pas corrélée à la gravité de fibrose par opposition au TGF-β1. Le profil immunitaire du foie se diffère de celui du sang circulant, avec la prépondérance des populations immunitaires non-canoniques, comme les MAIT (Mucosal-Associated Invariant T cells), les LTγδ, les cellules NKT. La sécrétion d'IL-17A est liée à la population Th17 dans le sang, tandis que dans le foie, les sources d'IL-17A se diversifient, laissant la place aux cellules LTh17, MAIT et LTc17. La stimulation des tranches de foie humain par IL-17A montre le potentiel fibrogène de l'IL-17A, mais n'a pas permis de voir la relation avec l'acide rétinoïque (le métabolite actif de la vitamine A). D'autre part, l'étude sur le potentiel énergétique de la lignée cellulaire d'hépatocarcinome Huh7.5.1 à l'aide de SeaHorse, a révélé l'effet de l'AR à savoir la compensation des perturbations dans la respiration mitochondriale induites par l'IL-17A. Cette compensation se traduit par l'activation de l'autophagie dans les cellules de la lignée, ce qui n'était pas le cas dans le modèle des tranches de foie humain.Ce travail montre le besoin significatif de modèles à la base du tissu humain pour mieux comprendre, décrire et résoudre des questions non résolues en Hépatologie.