Les appartenances culturelles des enfants en situation d'adoption internationale : une approche qualitative des perspectives parentales
Cultural belonging and internationally adopted children : qualitative approach to parental representations
par Aurélie HARF sous la direction de Marie Rose MORO
Thèse de doctorat en Psychologie
ED 261 Cognition, Comportements, Conduites Humaines

Soutenue le lundi 26 mai 2014 à Université Paris Descartes ( Paris 5 )

Sujets
  • Adoption internationale
  • Aspect psychologique
  • Ethnicité
  • Recherche qualitative
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Mots clés
Adoption internationale, Parents adoptants, Recherche qualitative, Identité culturelle, Représentations parentales, Appartenances culturelles, Travail de prévention
Resumé
Les adoptions internationales constituent un mode d'entrée particulier dans la filiation, mettant en exergue tous les questionnements universels touchant à la question de la filiation et forçant à l'élaboration de l'essence même du lien familial.La littérature sur l'adoption concerne principalement le devenir des enfants adoptés, en termes de développement psychologique et d'apparition de troubles psychopathologiques. Au sein de cette littérature, de nombreuses études, principalement anglo-saxonnes, se sont focalisées sur la question de l'identité culturelle des enfants adoptés, soulignant la corrélation entre identité biculturelle positive et forte (culture du pays de naissance et culture du pays d'accueil) et meilleur développement psychologique ultérieur.La notion d'identité culturelle des enfants adoptés est en revanche absente de la littérature française. Pourtant il semble difficile d'occulter la place que vient prendre, pour les parents comme pour les enfants, le pays de naissance de l'enfant et sa culture, ainsi que les conséquences, sur la construction identitaire de l'enfant, de se voir attribuer un statut d'étranger du seul fait de sa différence « visible ». Il semble alors nécessaire de complexifier la question culturelle en s'appuyant, non pas sur des postulats théoriques ou idéologiques, mais sur le discours des familles. Comment les familles appréhendent-elles la question des appartenances culturelles et de l'altérité de l'enfant adopté dans le cadre d'une adoption internationale ? Quels liens gardent-elles avec le pays de naissance de l'enfant et sa culture ? Ce travail de recherche s'inscrit dans une approche méthodologique qualitative et s'est focalisé sur le discours des parents adoptants, l'objectif étant de mieux comprendre leurs positions quant aux appartenances culturelles de leur enfant. 66 entretiens semi-structurés ont été recueillis auprès de parents ayant adopté au moins un enfant dans un autre pays que la France, de façon plénière. Le guide d'entretien explore le parcours de l'adoption, le choix du pays, le voyage dans le pays de naissance de l'enfant, les éléments connus de l'histoire de vie de l'enfant avant l'adoption, les liens au pays de naissance de l'enfant, à sa culture, les éventuelles expériences de racisme et de discrimination vécues par l'enfant. La méthode d'analyse du contenu des entretiens est une méthode qualitative, phénoménologique : l'Interpretative Phenomenological Analysis.Les résultats de ce travail s'articulent autour de trois publications.Une première publication consiste en une revue de la littérature sur le concept d'identité culturelle chez les enfants en situation d'adoption internationale.La deuxième publication décrit les positions parentales retrouvées dans notre étude, quant aux liens gardés ou non avec le pays de naissance de l'enfant et sa culture, positions mises en évidence par l'analyse phénoménologique des entretiens. Trois grands types de représentations parentales sont retrouvés.Enfin une troisième publication met en évidence la présence, dans plus de la moitié des entretiens, d'expériences difficiles et violentes pour les parents, potentiellement traumatiques, au moment des premières rencontres avec l'enfant lors du voyage dans le pays de naissance. Les conséquences sur la construction des interactions familiales sont discutées.La discussion porte sur la notion de représentations parentales, fil rouge de ce travail, ainsi que sur les modalités de complexification de la question culturelle : à quel point la question de la culture vient-elle porter ou déplacer la question filiative ? En quoi parler de culture peut-il se confondre avec la question de la visibilité de l'adoption ?Ce travail de recherche a des conséquences directes sur la prise en charge et l'accompagnement des familles adoptantes. En effet représentations parentales et interactions familiales sont intimement liées et jouent un rôle déterminant dans le développement de l'enfant.