Mots clés |
Virus de la rage, Transcriptome, Protéine de matrice, Dysfonctionnement neuronal, Imagerie calcique, Co-culture |
Resumé |
La rage est une encéphalite virale à l'origine de graves symptômes neurologiques dont l'issue est fatale à près de 100%. Elle est due au virus de la rage (RABV), un virus neurotrope qui se réplique principalement dans le système nerveux central (SNC) sans induire de réponse immunitaire significative ou de dommages structurels sur les neurones. Afin de comprendre la nature non lytique mais délétère du virus, nous avons utilisé différentes approches, criblage par ARNsi, analyse transcriptomique par ARN-Seq, imagerie calcique et la co-culture de neurones et de microglies. En utilisant un criblage à haute teneur en petits ARN interférents (siARN) de kinase et de phosphatase, nous avons identifié plusieurs protéines hôtes dans la voie de signalisation MAPK qui sont importantes pour la réplication du virus. La comparaison des résultats obtenus 18 et 36 heures après l'infection nous a montré que différentes protéines de l'hôte sont nécessaires pour chaque étape du cycle de vie du virus, et qu'il est donc nécessaire d'explorer les points temporels précoces de l'infection de manière systématique. Pour identifier les mécanismes probables de la virulence du RABV dans les neurones, en particulier ceux liés au dysfonctionnement neuronal, nous avons effectué une analyse transcriptomique à des stades précoces de l'infection. L'analyse comparative du transcriptome des neurones infectés par le virus de la rage sauvage (Tha) ou par son variant muté sur 4 positions de la protéine de matrice (Th4M) a montré des valeurs d'expression et une cinétique différente mettant en lumière le rôle de la protéine de matrice du RABV dans la modulation de la transcription des gènes de l'hôte. Nous avons découvert que la protéine de matrice est importante dans la suppression précoce de l'expression des gènes, en particulier de ceux impliqués dans les fonctions neuronales et dans le maintien des contrôles sur les processus biologiques tels que la réponse immunitaire. Les voies de signalisation précédemment connues pour être associées au virus de la rage ont été confirmées dans cet ensemble de données et contribuent aux changements dans les processus associés à la fonction neuronale. Nous avons ensuite vérifié un ensemble de gènes régulés qui pourraient avoir un impact sur les fonctions neuronales collectivement, et démontré en imagerie calcique que l'activité spontanée des neurones est en effet influencée par l'infection par le virus de la rage. Nous avons ensuite mis au point un système de co-culture e celules neuronales et microgliales infectées par RABV. Ces travaux suggérent que la microglie exposée au RABV et/ou à l'état antiviral des cellules environnantes influence les voies de signalisation associées à l'activité neuronale, en partie par le biais des cytokines sécrétées et de l'activation des voix de signalisation qu'elles induisent. |