Ressource, Extractivisme, Conflit minier, Gouvernance minière, Trajectoire minière, Amérique centrale, Panama, Honduras

Depuis les années 1990, l'Amérique latine voit se multiplier les projets miniers d'exploration et d'exploitation de grande ampleur. Encouragée par la mise en place de réformes réglementaires à caractère néolibéral, l'exploitation des ressources minières prend une part croissante au sein des économies nationales de la région. Se faisant, l'Amérique latine consacre un modèle extractiviste : le développement économique de la région est centré sur l'exploitation de grands volumes de ressources naturelles destinées à alimenter le marché mondial. Si la littérature s'accorde sur l'existence d'un consensus extractif latino-américain, peu de recherches portent leur attention sur les dynamiques politiques de régulation des activités extractives. A ce titre, l'Amérique centrale semble être une bonne illustration de l'émergence d'une trajectoire singulière vis-à-vis du modèle hégémonique de l'extractivisme latino-américain. Plusieurs États de la région interdisent ou limitent, de façon temporaire ou provisoire, les activités minières métalliques. Ces initiatives réglementaires d'interdiction ou de restriction du secteur extractif sont liées à l'émergence de mobilisations sociales et environnementales d'opposition au secteur minier. Cette thèse propose donc une lecture de la conflictualité minière au prisme des processus production, d'évolution et de continuité, à différentes échelles, des modes gouvernance des ressources minières dans le contexte de la région centraméricaine. Pour cela, elle analyse les mécanismes d'évolution et de contestation des règles du jeu de la gouvernance minière au sein des différentes arènes dans lesquelles celle-ci est produite et négociée. La première partie de la thèse questionne l'insertion, historique et contemporaine, de l'Amérique centrale dans le modèle de développement extractiviste latino-américain. La deuxième partie de la thèse analyse le rôle de la conflictualité minière dans la diversité des trajectoires minières nationales centraméricaines, tant d'un point de vue institutionnel que de l'appropriation des normes transnationales de régulation du secteur. Enfin, la troisième partie interroge l'impact de la conflictualité minière sur les mécanismes de production locale de territoires extractifs et de régulation des relations communautaires.