Cerveau et mort subite : analyse des causes cérébrales et des conséquences neurologiques de l'arrêt cardiaque extra-hospitalier
Brain and sudden death : analysis of brain causes and neurological consequences of out-of-hospital cardiac arrest
par Stéphane LEGRIEL sous la direction de Alain CARIOU et de Florence DUMAS
Thèse de doctorat en Épidemiologie
ED 393 École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale

Soutenue le jeudi 09 mai 2019 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Épilepsie
  • Mort subite cardiaque
  • Réseaux cérébraux
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Mots clés
Arrêt cardiorespiratoire, Unité de soins intensifs, Médicaments potentiellement inappropriés, État de mal épileptique, Mort subite, Hémorragie sous arachnoïdienne, Épilepsie, Coronarographie
Resumé
Introduction : la grande majorité des arrêts cardio-respiratoires (ACR) de l'adulte sont provoqués par une cause coronaire. La survenue d'un arrêt cardiaque extra-hospitalier de cause neurologique (ACR-N), notamment de cause épileptique, est un évènement rare et peu étudié dans la littérature médicale. Objectifs : dans un premier travail, nos objectifs étaient de rapporter les modalités diagnostiques, en particulier la réalisation d'une angiographie coronarienne en première intention (iCAG), ainsi que les problématiques thérapeutiques associées, dans une population de patients avec un diagnostic final d'ACR-N. Dans un second travail, notre objectif était d'identifier les facteurs associés à la survenue d'un ACR dans une population de patients adultes pris en charge pour un état de mal épileptique convulsif (EMC). Matériel et méthodes : pour le premier travail, nous avons sélectionné les patients répondants à la définition d'un ACR-N à partir du registre régional du Centre d'Expertise de la Mort Subite (CEMS) de Paris et petite couronne (2011-2015). L'étude de l'association des variables entre les circonstances initiales de survenue de l'ACR-N et une iCAG a été réalisée à l'aide d'un modèle de régression logistique. Pour le second travail, nous avons associé des cas de patients avec un ACR compliquant la prise en charge d'un EMC (ACR-EMC), identifiés dans 17 services de réanimation médicale (2000-2015), avec 235 contrôles issus de la base de données du Centre Hospitalier de Versailles de patients pris en charge pour un EMC sans ACR (2005-2013). L'étude de l'association des variables en lien avec l'EMC et la survenue d'un ACR-EMC a d'abord été réalisée à l'aide d'un modèle de régression logistique comparant les caractéristiques des cas et de contrôles non appariés. Une analyse de sensibilité a ensuite été réalisée après appariement des cas et des contrôles. Résultats : dans le premier travail, nous avons identifié 247 patients avec un ACR-N, au sein d'une population de 3542 patients initialement réanimés avec succès d'un ACR extra-hospitalier, soit 7% des cas. Alors qu'un scanner cérébral était réalisé dans un total de 84% des cas, permettant d'identifier une cause cérébro-vasculaire chez 47% des patients, une iCAG était réalisée chez 23% des patients. La réalisation d'une iCAG était statistiquement associée à la présence d'une élévation du segment ST lors du premier enregistrement électrocardiographique (OR, 5.94; 95%CI, 2.14-18.28; P=0.0009). Huit patients recevaient un traitement anticoagulant et/ou antiagrégant plaquettaire. Dans le second travail, nous avons rapporté 49 cas de patients ayant présenté un ACR-EMC, au sein d'une population de 4438 patients hospitalisés en réanimation pour cette pathologie, soit 1,1% des cas. La réalisation d'une régression logistique multivariée en associant ces 49 cas à 235 patients contrôles a permis d'identifier 4 facteurs associés à survenue de cette complication. L'existence d'au moins une comorbidité parmi les comorbidités cardiaques, respiratoires et neurologiques (autres que l'épilepsie) était négativement associée à la survenue d'un ACR (OR, 0.28; 95%CI, 0.10-0.80, P=0.02), alors qu'une mesure de la saturation pulsée en oxygène (SpO2) < 97% à la prise en charge médicale initiale (OR, 2.66; 95%CI, 1.03-7.26, P=0.04), une cause toxique responsable de l'EMC (OR, 4.13; 95%CI, 1.27-13.53, P=0.02), et la survenue de complications précoces liées à la prise en charge médicale (OR, 11.98; 95%CI, 4.67-34.69, P<0.0001) étaient positivement associées avec l'occurrence de cette complication. Conclusion : ces éléments soulignent l'importance d'une meilleure connaissance du spectre étiologique, en particulier neurologique, des patients présentant un ACR extra-hospitalier. L'identification de ces facteurs est une étape importante afin de pouvoir proposer des modifications des stratégies de prise en charge, avec comme objectif l'amélioration du pronostic vital et fonctionnel de ces patients.