Mots clés |
Éducation, Cadre de mobilisation, Discours, École primaire, Écoles alternatives, Écoles innovantes, Pédagogies, Expressivité, Curriculum, Forme scolaire |
Resumé |
Cette thèse s'intéresse aux modalités de circulation d'idées éducatives s'opposant à la forme scolaire traditionnelle. Regroupées sous l'appellation d'« idéal expressif », ces idées promeuvent une école au sein de laquelle l'enfant puisse développer ses qualités et sa personnalité, notamment par un « cadrage souple » de la relation pédagogique, offrant à l'élève davantage de pouvoir dans la définition de ses modalités et contenus d'apprentissage. Une première partie de la thèse examine la circulation de l'idéal expressif, en ligne sur Internet et lors de divers évènements dédiés à l'éducation "innovante". Nous constatons que l'expressivité à l'école est l'objet d'un plaidoyer convergeant de la part de multiples acteurs éducatifs affirmant la nécessaire évolution des modalités pédagogiques d'enseignement. L'expressivité se constitue ainsi en cadre ordinal de l'éducation innovante, recouvrant des divergences entre acteurs. Une seconde partie analyse la manière dont des enseignants traduisent ces idéaux en pratiques de classe. Nous observons pour cela sept classes de troisième cycle, appartenant à divers mouvements éducatifs reconnus pour leur œuvre d'assouplissement de la forme scolaire. Il en ressort des variations que nous relions à des perceptions différentes du savoir (« classification du savoir ») ainsi qu'à des visions différentes des capacités enfantines de mobilisation, notamment influencées par le public d'élèves en présence. Enfin, une dernière partie observe, par la combinaison d'entretiens et d'observations, la réception des pratiques issues des idéaux expressifs par les élèves de ces sept mêmes classes. Nous identifions deux dispositions majeures favorisant une réponse adéquate de la part des élèves face à ces pratiques : la compréhension des dispositifs et des activités expressives proposées ; et la capacité de mobilisation au sein d'activités jugés déplaisantes. Ces deux éléments sont mis en valeur par l'observation de leur inégale répartition entre les élèves, et par celle des différentes stratégies mises en place en conséquence par les enseignants. |