Mots clés |
Grounded cognition, Interactions sociales, Régulation, Comportements d'approche-Évitement, Évaluations |
Resumé |
Du fait de l'importance des interactions sociale chez les humains, il est crucial de comprendre comment les individus régulent leurs interactions avec autrui. Dans ce travail, j'adopte une vue de la cognition comme étant ancrée (grounded) dans les interactions sensorimotrices individu-environnement afin d'étudier cette régulation. Plus précisément, en considérant que les comportements d'approche-évitement sont des interactions sensorimotrices individus-environnement, je défends la thèse selon laquelle ils participent de manière active à la régulation des interactions sociales en influençant les évaluations. Si tel est le cas, lors d'une interaction sociale 1) l'approche et l'évitement devraient influencer la manière dont les individus évaluent autrui de sorte à faciliter les comportements adéquats et 2) ce processus devrait s'adapter de manière flexible aux changements de demandes en intégrant toutes modifications de la situation. Dans les deux premiers chapitres empiriques, je teste l'hypothèse selon laquelle, réaliser des comportements d'approche mèneraient à des évaluations interpersonnelles (au niveau individuel et au niveau du groupe) plus positives que réaliser des comportements d'évitement. Pour tester cette hypothèse à travers une perspective grounded de la cognition, j'utilise i) la Réalité Virtuelle en nous inspirant de situations de la vie courante et ii) des mouvements prototypiques mobilisant l'ensemble du corps (i.e., inclinaison du buste, déplacement d'un pas). Les résultats sont mitigés et n'apportent qu'un faible support à l'hypothèse. Dans le troisième chapitre, j'attire l'attention sur l'importance de considérer la situation d'interaction sociale dans son ensemble, c'est-à-dire comme impliquant (au moins) deux individus. Je teste l'hypothèse selon laquelle, du point de vue de celui qui est approché, l'approche peut être menaçante et mener à des évaluations négatives. Je montre que les individus sont évalués plus négativement lorsqu'ils approchent que lorsqu'ils restent sur place. Dans l'ensemble, le présent travail ouvre la voie à de nouvelles pistes de recherche et à de nouvelles questions concernant l'influence évaluative des comportements d'approche et d'évitement. Il constitue un premier pas vers des considérations plus écologiques et épistémologiques dans l'étude de l'approche-évitement et de la cognition sociale en général. |