L'identité sonore à l'adolescence : essai théorico-clinique sur le traitement psychique des expériences du corps sonore à l'adolescence
Sound identity in adolescence : a theoretical-clinical essay about the psychic processing of the sonority of the adolescent's body
par Anthony BRAULT sous la direction de Franc¿ois MARTY
Thèse de doctorat en Psychologie
ED 261 Cognition, Comportements, Conduites Humaines

Soutenue le jeudi 21 novembre 2019 à Université Paris Cité

Sujets
  • Chez l'adolescent
  • Musicothérapie
  • Sons

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Mots clés
Adolescence, Identité sonore, Musique, Psychanalyse
Resumé
Le sonore, en tant qu'ensemble des sons (du bruit à la musique) émis et/ou perçus par un individu, participe de l'histoire du sujet, dans sa construction individuelle et dans le rapport qu'il entretient avec lui-même, l'autre et son environnement. Il est à l'origine de la construction de l'identité du sujet dès les premiers instants de sa vie, dans le monde intra-utérin prénatal. C'est à travers le sonore, par le cri, que le bébé signe sa venue au monde. L'infans devenant enfant va apprendre à vivre dans son univers sonore, se l'approprier et s'en différencier pour s'inscrire dans le monde du langage et de la culture. La plupart des écrits s'arrêtent là, sur ces premières expériences sensorielles anté- et périnatales qui inscrivent le bébé dans le monde et qui sont constitutives de son identité sonore. Pourtant, à l'adolescence le sujet est confronté à l'éveil de nouvelles expériences sensorielles (la puberté) qui viennent modifier son rapport à sa psyché (le pubertaire), son rapport à l'autre et à son environnement. En tenant compte des propositions évoquées précédemment, il paraît évident que l'expérience sonore s'inscrit dans ce changement. Si, à l'adolescence, la question identitaire est avant tout une affaire de corps, ne pourrait-on pas penser que le corps sonore de l'adolescent vit aussi une période de réaménagements identitaires ? En interrogeant les avatars adolescents de l'identité sonore, cette thèse s'inscrit dans la continuité des travaux des théoriciens du « processus d'adolescence » - en tant qu'il correspond au travail psychique imposé par la génitalisation du corps à la puberté - en proposant une conceptualisation relative au travail psychique d'appropriation subjective du corps sonore pubertaire. Autrement dit, elle explore les remaniements de l'identité sonore à l'adolescence (de la voix, des rythmes corporels et du « groupe vocal familial ») : de la violence sonore sur le corps pubère aux voies possibles de son intégration (le langage et la musique). Afin de mettre au travail cette problématique, une première partie permet de montrer la manière dont la notion d'identité sonore peut s'inscrire épistémologiquement dans la psychanalyse, à partir d'une construction théorique de l'identité comme processus d'appropriation subjective des expériences corporelles (identité corporelle). Cette construction théorique repose notamment sur un socle métapsychologique, celui proposé par Piera Aulagnier (1975) . La seconde traite directement des considérations susmentionnées, c'est-à-dire des destins adolescents de l'identité sonore. Nous envisageons l'ensemble de ce travail comme un « essai théorico-clinique ». Des différentes entrées du mot « essai » dans le Littré, trois retiennent notre attention. La première renvoie à la forme que nous souhaitons donner à cette thèse : « Ce n'est qu'un essai sur la matière ». La seconde illustre notre méthode de recherche : « Faire l'essai, ressentir, éprouver ». Enfin, la troisième témoigne du but vers lequel nous tendons : « L'essai se fait pour savoir si une chose convient, si elle peut être employée ».