Étude des interactions des gamétocytes de plasmodium falciparum avec les îlots érythroblastiques
Deciphering plasmodium falciparum gametocytes interactions with erythroblastic island
par Gaëlle NEVEU sous la direction de Catherine LAVAZEC
Thèse de doctorat en Microbiologie
ED 562 Bio Sorbonne Paris Cité

Soutenue le jeudi 28 novembre 2019 à Université Paris Cité

Sujets
  • Cellules -- Interaction
  • Érythroblastes
  • Moelle osseuse
  • Paludisme
Le texte intégral n’est pas librement disponible sur le web
Vous pouvez accéder au texte intégral de la thèse en vous authentifiant à l’aide des identifiants ENT d’Université Paris Cité, si vous en êtes membre, ou en demandant un accès extérieur, si vous pouvez justifier de de votre appartenance à un établissement français chargé d’une mission d’enseignement supérieur ou de recherche

Se connecter ou demander un accès au texte intégral

Les thèses de doctorat soutenues à Université Paris Cité sont déposées au format électronique

Consultation de la thèse sur d’autres sites :

Theses.fr (Version partielle de la thèse pour sa diffusion sur Internet (pdf))

Description en anglais
Description en français
Mots clés
Paludisme, Plasmodium falciparum, Érythroblastes, Moelle osseuse, Cytoadhésion, Vésicules extracellulaires
Resumé
Les gamétocytes de Plasmodium falciparum sont localisés dans le parenchyme de la moelle osseuse, plus précisément au niveau des îlots érythroblastiques. Ces niches hématopoïétiques sont constituées d'un macrophage central entouré d'érythroblastes en cours de développement. Les mécanismes par lesquelles les gamétocytes immatures séquestrent dans la moelle osseuse sont encore inconnus. Ce projet de thèse consiste à étudier deux hypothèses qui pourraient expliquer la nature des interactions entre les gamétocytes et les îlots érythroblastiques. La première hypothèse soutient que les érythrocytes infectés par des gamétocytes (EIG) peuvent adhérer aux érythroblastes de l'îlot via des interactions entre ligands et récepteurs. La seconde hypothèse propose que les parasites infectent directement les érythroblastes et que les gamétocytes s'y développent jusqu'à maturité. Afin d'étudier la première hypothèse, nous avons mis au point un protocole d'adhésion de cellules en suspension et nous avons pu montrer que les EIG immatures n'adhèrent ni aux lignées érythroïdes ni aux érythroblastes. Nous avons ensuite émis l'hypothèse que l'adhésion pourrait être due à des protéines appartenant à des familles multigéniques, comme c'est généralement le cas pour les phénomènes de cytoadhésion chez P. falciparum. La souche de laboratoire utilisée étant une population non clonale, elle n'exprime peut-être pas les variants protéiques qui pourraient être à l'origine d'une adhésion. En particulier, les protéines codées par la famille multigénique stevor ont été identifiées comme ayant des propriétés adhésives chez les stades asexués des parasites : ces protéines se lient à la glycophorine C (GPC) à la surface des érythrocytes. Les protéines STEVOR ont été identifiées à la membrane des EIG et la GPC est exprimée chez les érythroblastes: ainsi les protéines STEVOR pourraient être impliquées dans l'adhésion des EIG aux érythroblastes. Pour tester cette hypothèse nous avons évalué l'adhésion des EIG de plusieurs clones de parasites exprimant différentes protéines STEVOR connues pour leurs propriétés adhésives au stade asexué. Nous avons également généré une lignée transgénique qui surexprime une protéine STEVOR capable de se lier à la GPC. Cependant, aucune adhésion significative de ces EIG aux érythroblastes n'a pu être observée. Nous en avons conclu que la séquestration des gamétocytes immatures dans la moelle osseuse n'est probablement pas due à l'adhésion aux érythroblastes. Pour étudier la seconde hypothèse nous avons développé un protocole d'infection des érythroblastes par P. falciparum. Nous avons caractérisé le développement des gamétocytes au sein d'érythroblastes par microscopie à fluorescence et électronique : les gamétocytes hôtes des érythroblastes présentent des structures caractéristiques du stade sexué et exportent leurs protéines dans la cellule. De plus, nous avons montré que seuls les stades tardifs d'érythroblastes permettent le développement des gamétocytes. Les gamétocytes immatures se développent entièrement dans les cellules nucléées, aboutissant à la présence de gamétocytes matures dans les réticulocytes. Cependant le développement des érythroblastes tardifs est habituellement beaucoup plus cours que la maturation des gamétocytes, nous avons donc émis l'hypothèse que le parasite puisse retarder la différenciation érythropoïétique afin de finir sa maturation au sein d'une cellule nucléée. Nous avons confirmé cette hypothèse et avons montré que les vésicules extracellulaires (VE) sécrétées par le parasite pourraient être responsables de ce retard érythropoïétique. Cette étude suggère que les gamétocytes immatures pourraient séquestrer dans la moelle osseuse en infectant les stades tardifs d'érythroblastes et en retardant leur différenciation par sécrétion de VE. Une fois matures, les gamétocytes au sein des réticulocytes pourraient sortir dans la circulation sanguine et être disponibles pour la transmission au moustique.