Resumé |
Près de soixante ans que la construction de l'Union européenne a commencé, se composant de six membres, au début, à vingt-sept aujourd'hui. Dans le même temps, tous les pays membres de l'UE ne s'impliquent pas au même rythme : espace Schengen à vingt-trois, Union monétaire à dix sept, coopérations renforcées et partenariats divers, « à la carte ». Face au contexte mondial, aux crises actuelles (surendettement public) et à venir (réchauffement climatique), aux problèmes juridiques soulevés par les ambiguïtés posées par la coexistence d'un marché unique, de droits nationaux concurrents et d'un droit européen en émergence, quel scénario politique est souhaitable et réalisable pour l'Union européenne en 2015 et en 2030 ? Les deux scénarii les plus probables pour 2015 semblent être le scénario d'une « Europe à géométrie variable », une fédération composée d'un noyau dur d'États membres, trois grands (Allemagne, France, Italie) et quatre petits réunis en un même sous-ensemble (le Benelux et l'Autriche) ainsi que le scénario d'une « union des États nations » correspondant au modèle institutionnel actuel régit par le traité de Lisbonne, mais ne semblant pas le plus approprié pour résoudre la crise actuelle. Pour résoudre la crise de surendettement public et les problèmes juridiques posés au sein de l'UE, le scénario « à géométrie variable » semble le plus adapté du fait de sa capacité à doter les institutions de pouvoirs d'action qui ne fonctionnent plus à l'échelle nationale et insuffisamment à l'échelle européenne (en matière budgétaire, monétaire et réglementaire). Le scénario souhaitable et potentiel pour 2030 est celui d'une Union fédérale pour l'ensemble des États membres qui le souhaitent. Le scénario le plus pessimiste demeure toutefois possible en cas de non réalisation des scénarios fédéraux si le scénario actuel ne résolve pas la crise politique actuelle, une « union économique européenne ». |