Étude de prévalence de la consommation d'alcool, de tabac et de cannabis chez 700 femmes enceintes : étude GTOX
Prevalence study of alcohol, tobacco and cannabis use among 700 pregnant women : GTOX study
par Sandrine LAMY sous la direction de Florence THIBAUT
Thèse de doctorat en Neurosciences
ED 158 Cerveau, Cognition, Comportement

Soutenue le lundi 13 novembre 2017 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Alcoolisme chez la femme enceinte
  • Toxicomanes -- Psychologie
  • Toxicomanie chez la femme enceinte

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Mots clés
Neurosciences
Resumé
Introduction : Les études internationales déjà réalisées montrent que la consommation d'alcool, de tabac et de cannabis pendant la grossesse peut entraîner des conséquences graves sur la grossesse, le nouveau-né et à plus long terme, sur l'enfant. Les chiffres de prévalence de ces consommations sont souvent sous évalués en France comme dans le monde. Cette étude est la première étude de prévalence en France où on a réalisé un couplage entre les données déclaratives par la mère et les dosages toxicologiques dans le méconium du nouveau-né. Objectifs de l'étude : (1) Établir la prévalence de la consommation de tabac, d'alcool et de cannabis chez la femme enceinte en couplant des dosages biologiques (cotinine, marqueur du tabac ; 11-nor- Δ9-carboxy-tétrahydrocannabinol (THC-COOH), marqueur du cannabis et Ethyl Glucuronide (EtG), marqueur de l'alcool) chez le nouveau-né (méconium) avec les données de l'interrogatoire chez la mère réalisé notamment avec l'Addiction Severity Index (ASI, questionnaire validé), (2) réaliser les concordances entre résultats biologiques et questionnaires chez la mère, (3) évaluer les facteurs de risques de consommation d'alcool, de tabac et de cannabis, (4) évaluer le profil des femmes qui poursuivent la consommation de tabac après la découverte de la grossesse. Matériel et méthodes : L'étude s'est déroulée sur 2 périodes consécutives en 2010 et en 2011 dans les trois maternités de Rouen (Centre Hospitalier Universitaire de Rouen, hôpital public ; Le Belvédère, clinique privée ; Mathilde, clinique privée). Des enquêteurs ont été chargés de faire passer des questionnaires dont l'ASI à toutes les jeunes accouchées. Les analyses toxicologiques ont été réalisées dans les laboratoires de Lille et de Limoges. Résultats : 993 accouchements ont eu lieu pendant la période d'inclusion. 724 mères ont été incluses et 645 méconium ont été collectés ; 94% des femmes ont accepté de participer à l'étude. La prévalence de la consommation de tabac est rapportée par 21.2% des femmes pendant la grossesse versus 30.1% avant la grossesse, l'alcool par 15.4% pendant la grossesse versus 57.2% avant la grossesse et le cannabis par 1.0% pendant la grossesse versus 2.9% avant la grossesse. La détection de la cotinine est fortement corrélée à la consommation déclarée de tabac pendant le troisième trimestre (valeur Kappa : 0,79). En outre, la détection dans le méconium semble plus précise dans la prédiction des conséquences néonatales de l'exposition prénatale au tabac comparativement à la déclaration de la mère (au niveau de la taille et du périmètre crânien notamment). En revanche, nous avons trouvé une concordance plus faible entre les interviews de la mère pendant le troisième trimestre et les résultats toxicologiques dans le méconium pour l'EtG et le THC-COOH (valeur Kappa : 0.025 et 0.33 respectivement). En ce qui concerne les analyses multivariées : le fait d'avoir fait des études supérieures diminue le risque de consommer du tabac pendant la grossesse. Le risque est également diminué lorsque la grossesse est désirée. Le risque est augmenté lorsque le conjoint consomme du tabac et lorsque la femme dit avoir eu des antécédents dépressifs. De la même façon, la femme a plus de risque de poursuivre le tabac pendant la grossesse si son conjoint fume et il est diminué si elle a fait des études supérieures. Le fait d'avoir eu des périodes importantes pendant lesquelles il y a eu des conflits avec le partenaire de vie ou avec un parent proche augmente le risque de consommer de l'alcool pendant la grossesse. Ce risque est également augmenté lorsque la femme a été traitée avant la grossesse pour des problèmes psychologiques ou émotionnels. Nous n'avons pas trouvé de facteurs protecteurs pour la consommation d'alcool. L'analyse multivariée n'a pas pu être réalisée pour le cannabis au vu du manque de puissance. (...)