Étude des interactions conjugales dans le processus de décision d'une reconstruction mammaire pour un cancer du sein
Study of couple interactions in the decision-making process facing breast reconstruction in breast cancer treatment
par Kristopher LAMORE sous la direction de Aurélie UNTAS
Thèse de doctorat en Psychologie
ED 261 Cognition, Comportements, Conduites Humaines

Soutenue le vendredi 19 octobre 2018 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Aspect psychologique
  • Couples
  • Sein -- Cancer
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Mots clés
Cancer du sein, Couple, Décision médicale partagée, Reconstruction mammaire
Resumé
Contexte : les Plans Cancer 2 et 3 soulignent l'importance de la décision médicale partagée. Cependant, la littérature sur la reconstruction mammaire (RM) suite à un cancer du sein montre la place essentielle du médecin dans la prise de décision. Les proches apparaissent également comme peu pris en compte par les médecins dans le choix des traitements et en particulier le partenaire intime qui est le proche généralement le plus présent aux côtés de la patiente. À l'heure actuelle, aucune recherche n'a étudié les interactions conjugales dans le processus de décision d'une RM. Pourtant, plusieurs études ont montré l'interdépendance des deux membres du couple face à une maladie chronique et le rôle essentiel du partenaire dans l'ajustement des patientes au cancer du sein. Objectif : cette recherche a pour objectif principal d'étudier les interactions conjugales dans le processus de décision d'une RM suite au diagnostic d'un cancer du sein. Méthode : deux études ainsi qu'une revue systématique de la littérature ont été réalisées afin de répondre à cet objectif. Ces deux études étaient mixtes, comprenaient une partie quantitative (auto-questionnaires) et une partie qualitative (entretiens avec les femmes et leur partenaire). La première étude était rétrospective, en interrogeant des couples plusieurs années après le diagnostic du cancer. La seconde était prospective, en interrogeant des couples juste après le diagnostic du cancer. Les données quantitatives ont fait l'objet d'analyses non-paramétriques. Les données qualitatives ont fait l'objet d'une analyse de contenu thématique, d'une analyse lexicale (pour l'étude rétrospective) et d'une analyse phénoménologique interprétative (pour l'étude prospective). Résultats : les résultats de l'étude rétrospective montrent que l'ajustement émotionnel des femmes est le même quel que soit leur décision (RM immédiate, RM différée ou sans RM). Cependant, les femmes qui n'ont pas eu de RM recommanderaient moins leur décision comparées aux femmes qui ont eu une RM. Par ailleurs, les couples rapportent que la prise de décision de la RM est vécue et prise au sein du couple. Le partenaire y apparaît comme un soutien à la décision. La question de la temporalité apparaît différemment dans le discours des couples selon la décision. Les résultats de la revue systématique soulignent les différents rôles que les proches peuvent avoir dans la prise de décision d'un traitement pour une maladie chronique, notamment de manière directe (e.g., le partenaire communique ses préférences au patient) et indirecte (e.g., le choix du patient est guidé par sa perception de ses responsabilités familiales). Les résultats de l'étude prospective montrent qu'avant la mastectomie, les partenaires de femmes qui ne vont pas avoir de RMI expriment plus d'émotions négatives et un besoin d'information plus important que les partenaires de femmes qui vont avoir une RMI. De plus, les femmes et leurs partenaires pensent à la RM au moment de la mastectomie. Ces pensées leur permettent de se projeter dans le futur, où la RM est associée à une bonne santé. Penser à la RM pourrait alors permettre aux couples de s'ajuster face à la mastectomie et au diagnostic de cancer du sein. Conclusion : la prise de décision de la RM apparaît comme vécue au sein du couple, avec des spécificités en fonction de la décision prise (RM immédiate, RM différée ou pas de RM). Au niveau clinique, ce travail permet d'identifier les besoins des couples et de proposer des pistes d'interventions et d'outils à développer afin d'accompagner les femmes et leur partenaire. Au niveau de la recherche, il conviendrait d'investiguer plus largement comment la décision de la RM est prise entre la femme, son partenaire et les différents professionnels de santé impliqués dans la prise en charge médicale.