Les émotions à l'aube de la vie : études des expressions de l'émotion au sein de l'échange parent - nouveau-né
Emotions at the dawn of life : the expression of emotions during parent-newborn interaction
par Héloïse JUNIER sous la direction de Emmanuel DEVOUCHE
Thèse de doctorat en Psychologie
ED 261 Cognition, Comportements, Conduites Humaines

Soutenue le jeudi 25 mars 2021 à Université Paris Cité

Sujets
  • Chez le nourrisson
  • Chez le nouveau-né
  • Expression émotionnelle
  • Parents et nourrissons
  • Parents et nouveau-nés
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Mots clés
Expression faciale néonatale, Espace de rencontre intersubjectif, Perception parentale, Parentage intuitif
Resumé
Contexte. Si des expressions de plaisir ou de détresse sont visibles dès les premiers jours de vie sur le visage des nourrissons, traduisent-elles un état de plaisir ou de détresse ? La réponse varie selon les convictions théoriques. La perception des compétences sensorielles et interactives néonatales a largement évolué ces dernières décennies. Nous savons désormais que les nourrissons sont dotés dès la naissance de compétences perceptives, interactives et de traitement de l'information, malléables en fonction du milieu, et non exclusivement stimulo-dépendantes. Pour autant, cela signifie-t-il que les nouveau-nés sont en mesure de ressentir des émotions différenciées dès le début de la vie ? Objectif. Les théories actuelles sur le développement émotionnel très précoce n'étant pas suffisamment consensuelles, et aucune donnée précise ni aucune grille n'existant à ce jour pour appréhender les émotions du nouveau-né, nous avons choisi d'adopter une approche exploratoire en nous appuyant sur le ressenti du parent. Plus spécifiquement, nous choisissons d'appréhender les émotions à la naissance dans l'ancrage de la théorie de l'intersubjectivité innée selon laquelle le parent est naturellement connecté au ressenti émotionnel de son nouveau-né dans le cadre d'une situation interactive. Méthode. Trois groupes de dyades ont été inclus dans ce travail de recherche : un groupe dyades mères-nouveau-nés nés à terme (15 dans la première étude et 25 dans la deuxième étude), un groupe de dyades pères-nouveau-nés nés à terme (21 dans la première étude et 30 dans la deuxième étude) et un groupe de mères-nouveau-nés grand prématurés (34 dans la troisième étude). Les situations d'interaction ont été filmées à la maternité alors que les nourrissons étaient âgés de 1 à 7 jours de vie. Le codage des vidéos a été réalisé en image par image à l'aide du logiciel The Observer XT tandis que la retranscription du discours parental a été réalisée au moyen du logiciel Audacity. L'identification des états d'éveil des nouveau-nés a été réalisée dans 2 des 3 études. Résultats. Nos résultats mettent en évidence que suite à un sourire du nouveau-né, soit le parent continue de sourire, soit il sourit en réaction. De plus, la verbalisation parentale consécutive au sourire du nouveau-né évoque de manière non-équivoque le sourire et, une fois sur 3, ce sourire est « qualifié » d'une manière qui laisse penser qu'il est perçu comme adressé. Nos résultats soulignent également que les verbalisations parentales relatives au ressenti émotionnel du nouveau-né peuvent être regroupées dans des catégories variées, et sont modulées par l'état d'éveil du nourrisson. Nous constatons par ailleurs que les verbalisations des mères de nourrissons nés prématurément sont peu nombreuses et peu variées. En revanche, elles incluent une proportion plus importante de questionnements que chez les parents de nouveau-nés nés à terme. Ces résultats sont discutés au vu de la forte dispersion interindividuelle tant du côté des parents que des nouveau-nés eux-mêmes. Conclusion. Il apparaît intéressant de mettre en exergue le décalage qui peut exister entre certaines théories du développement émotionnel précoce et la perception parentale. Même si, comme certains auteurs le suggèrent, ces configurations faciales néonatales n'ont aucune valeur expressive et résultent de manifestations essentiellement endogènes, le seul fait qu'elles viennent impacter le comportement du partenaire social, le parent, suffit à les élever au rang de signaux sociaux. La perception parentale est d'autant plus à prendre en compte dans le sens où celle-ci vient mettre du sens aux configurations faciales du nourrisson et ainsi influencer son développement émotionnel. Les données recueillies ouvrent la voie à de futures investigations sur les spécificités des états émotionnels néonataux ainsi sur la capacité d'ajustement des parents aux manifestations de leur nouveau-né.