Le phénomène de fatigue en conditions extrêmes : le « flush model » à l'épreuve des Jeux olympiques
The fatigue phenomenon in extreme conditions : the "flush model" facing Olympics
par Cyril SCHMIT sous la direction de Christophe HAUSSWIRTH
Thèse de doctorat en Sciences du sport
ED 566 Sciences du Sport, de la Motricité et du Mouvement Humain

Soutenue le lundi 21 novembre 2016 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Condition physique
  • Jeux olympiques
  • Sportifs de haut niveau

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Mots clés
Performance, Chaleur, Cognition, Surmenage
Resumé
Les modèles explicatifs de l'état d'épuisement lors de performances en endurance se sont récemment distancés des seules implications périphériques pour magnifier le rôle du système nerveux central dans le développement de la fatigue. En particulier, le « Flush Model » (Millet, 2011) a rassemblé les opinions en introduisant la pénibilité perçue de l'effort en tant que régulateur princeps de la performance. Brièvement, cette sensation émergerait de l'ensemble des interactions psycho-physiologiques inhérentes à l'accomplissement de l'exercice et demeurerait modulable pour retarder l'atteinte de l'état d'épuisement. Au sein de cette thèse et dans la perspective des Jeux Olympiques (JO) de Rio, nos efforts se sont concentrés autour de la mise en pratique de ce modèle au service de la performance des athlètes. Les aspects fonctionnels du Flush Model ont ainsi été revisités tant à l'égard des contraintes de l'entraînement que de celles propres à cette compétition (i.e., l'éventualité d'un stress thermique important). Plus précisément, le développement du phénomène de fatigue a été confronté aux problématiques de charges d'entraînement et d'effort en chaleur à travers une double approche de la compétition, aigue et chronique. Une approche aigüe de la compétition renvoie à l'ensemble des stratégies ponctuelles dont dispose l'athlète pour moduler l'évolution de la pénibilité de son effort et optimiser le rapport « difficulté perçue / intensité d'exercice » au cours de l'épreuve. De façon spécifique aux efforts en endurance et au contexte potentiellement chaud des JO, cinq travaux ont alors été entrepris. Deux d'entre eux ont appréhendé les effets sur la performance en endurance en conditions chaudes de stratégies à court-terme i.e., la familiarisation à la chaleur, et le port d'une veste réfrigérante lors de la période d'échauffement. Les résultats indiquent une évolution des stratégies d'allure possiblement induite par des adaptations psycho-physiologiques spécifique à l'intervention. En complément, trois autres travaux ont analysé la réponse cognitive à l'exercice aigu, en conditions tempérées et de chaleur, afin de mieux comprendre l'évolution des paramètres d'autorégulation comportementale (i.e., les fonctions exécutives) impliqués dans la performance sportive. Les dynamiques cognitives identifiées suggèrent l'utilisation de stratégies ponctuelles susceptibles de préserver le niveau d'efficacité de l'individu à l'exercice. Une approche chronique de la compétition fait écho aux interventions durables mises en place par l'athlète en phase précompétitive et visant à maximiser son niveau de performance le jour de l'épreuve. Trois travaux ont été entrepris dans cette perspective. Deux d'entre eux ont investi les problématiques de charge d'entraînement et d'acclimatation à la chaleur afin de déterminer les effets sur la performance et les composantes psycho-physiologiques de stages d'acclimatation à la chaleur. Ces études démontrent la nécessité d'un ajustement précis des charges d'entraînement en chaleur afin de ne pas conduire l'athlète à un état de surmenage contre-productif. Un travail complémentaire a consisté à analyser, via imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, les soubassements neuronaux de l'état de surmenage possiblement rencontré par les athlètes en phase précompétitive. Les résultats indiquent une moindre activation du cortex préfrontal lors de la réalisation de tâches cognitives, accompagnée de réponses comportementales tendant vers un plus grand degré d'impulsivité. Ensemble, ces travaux autorisent une approche complexe du phénomène de fatigue, à partir d'angles de vue aigu et chronique, mais aussi physiologique et central, de ses composantes. (...)