Mort subite de l'adulte : stratégie de déploiement des défibrillateurs automatisés externes
no title available
par Benjamin DAHAN sous la direction de Xavier JOUVEN et de Patricia JABRE
Thèse de doctorat en Épidémiologie
ED 570 Santé Publique

Soutenue le lundi 21 novembre 2016 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Coeur -- Réanimation
  • Défibrillation
  • Premiers soins

Les thèses de doctorat soutenues à Université Paris Cité sont déposées au format électronique

Consultation de la thèse sur d’autres sites :

Theses.fr (Version intégrale de la thèse (pdf))

Description en anglais
Description en français
Mots clés
Arrêt cardiaque, Défibrillateur automatisé externe, Réanimation cardiopulmonaire, Programmes d'accès à la défibrillation par le public
Resumé
L'arrêt cardiaque extra-hospitalier (ACEH) est un problème de santé publique majeur. La réanimation cardio-pulmonaire (RCP) précoce ainsi que la défibrillation par les témoins sont associées à une augmentation du taux de survie. Cependant, malgré d'importants efforts ces dernières années, les taux de survie restent faibles dans la plupart des pays. Ce travail avait pour objectif d'identifier des facteurs ayant un impact sur la défibrillation publique, la RCP précoce et les connaissances du public sur la défibrillation. Nous avons testé différentes stratégies de déploiement des défibrillateurs automatisés externes (DAE). Nous avons également analysé l'effet du niveau socio-économique des quartiers sur la RCP par les témoins. Enfin, nous avons cherché à évaluer les connaissances du public concernant la localisation et les conditions d'utilisation du DAE le plus proche dans des lieux publics très fréquentés. Tous les ACEH survenus à Paris entre 2000 et 2010 ont été enregistrés dans un registre et géocodés. Nous avons comparé une stratégie basée sur les recommandations de placement d'un DAE dans les lieux où plus d'un ACEH survenait tous les cinq ans à deux nouvelles stratégies : une stratégie de maillage régulier du territoire avec des DAE placés à distances régulières et une stratégie de placement dans différents types de lieux publics. Le nombre de DAE nécessaires ainsi que la distance médiane entre les ACEH et le DAE le plus proche étaient calculés pour chaque stratégie. Nous avons également recherché l'association entre le niveau socio-économique des quartiers sur le fait de bénéficier d'une RCP. Enfin, nous avons réalisé une enquête dans des lieux publics très fréquentés (gare, centres commerciaux, jardin public) auprès de toutes les personnes situées dans un rayon de 100 mètres autour d'un DAE pour analyser leur connaissance de la localisation du DAE et leur capacité à l'utiliser. Parmi 4176 ACEH, 1372 (33%) sont survenus dans des lieux publics. La stratégie basée sur les recommandations aurait conduit au placement de 170 DAE avec une distance aux ACEH de 416 (180-614) mètres et une augmentation continue du nombre de DAE. Avec la stratégie de maillage régulier du territoire, le nombre de DAE et la distance aux ACEH auraient changé selon la taille du maillage avec un nombre optimal de DAE évalué entre 200 et 400. Avec la stratégie de placement dans différents types de lieux publics, la distance médiane entre les ACEH et les DAE aurait été de 324 mètres pour les bureaux de poste (195), 239 mètres pour les stations de métro (302), 137 mètres pour les stations Velib' (957) et 142 mètres pour les pharmacies (1466). Parmi les 4009 ACEH géocodables enregistrés, 777 (19,4%) ont bénéficié d'une RCP par un témoin. Ceux qui en ont bénéficié étaient plus fréquemment dans un lieu public, en présence d'un témoin et dans un quartier de statut socio-économique (SSE) non défavorisé. Dans une analyse multiniveaux la RCP par les témoins était significativement moins fréquente dans les quartiers de SSE défavorisé que dans les quartiers d'autres SSE (OR 0,85 ; 95% IC 0,72-0,99). Notre enquête a été menée auprès de 301 participants. Environ la moitié des participants (49%) avaient bénéficié d'une formation aux premiers secours, dont 70% après 2007 et 37% qui avaient suivi une initiation d'une heure. Le logo universel des DAE était reconnu par 37% des participants et 64% pouvaient reconnaître un DAE en photo. La localisation du DAE le plus proche était connue par 16% des participants avec un impact positif des formations après 2007 et de la reconnaissance du logo ou des photos (p<0,0001). Une majorité de participants (66%) savaient qu'ils avaient le droit d'utiliser un DAE et 59% savaient dans quelles circonstances l'utiliser. Seulement 25% des participants déclaraient savoir comment utiliser un DAE. Notre travail présente une approche originale pour optimiser les stratégies de déploiement des DAE. (...)